Algérie – La LADDH ne croit plus aux réformes de Bouteflika

 Algérie – La LADDH ne croit plus aux réformes de Bouteflika

Après avoir cru au discours de Bouteflika qui

Le constat de Me Mostefa Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), est sans appel : les promesses de réformes profondes faites par Bouteflika, dans son discours du 21 avril, ne sont qu’une opération de charme vis-à-vis des partenaires étrangers de l’Algérie.

Selon Mostefa Bouchachi, président de la LADDH, les promesses de réformes se sont traduites, au final, par une remise en cause des acquis démocratiques arrachés de haute lutte par les Algériens en 1988. « Les projets de loi sur l’information et les associations expriment une régression dangereuse », dénonce-t-il lors d’une conférence-débat, organisée jeudi à Alger, ayant pour thème « Projets de textes de lois, un pas vers les réformes, ou une consécration du statu quo ! ».

« Les projets de loi actuels ne proviennent pas d’une réelle volonté politique, mais ont pour souci de renvoyer une image positive sur la scène internationale », ajoute-t-il. Après avoir cru au discours de Bouteflika qui, à ses yeux, « était porteur d’espoir», le président de la LADDH redescend sur terre plus que jamais désabusé.

« Même les propositions du Conseil national économique et social (un organisme proche du pouvoir, ndlr) n’ont pas été prises en compte », déplore-t-il avant d’enfoncer le clou : « Le système politique algérien change de couleurs, mais il n’a jamais changé ». Sa religion est donc faite : il n’y a aucune volonté politique chez les décideurs algériens à aller vers de vraies réformes consacrant les libertés et la démocratie.

Pis encore, ils s’entêtent à tourner le dos au vent du changement qui souffle sur le monde arabe. Un entêtement qui, prévient-il, aura inévitablement « des répercussions dangereuses » sur le pays.

Me Bouchachi déplore le fait que cette régression jure de façon flagrante avec l’avancée démocratique enregistrée par les autres pays maghrébins. « En me rendant en Tunisie lors des élections (il a assuré un rôle d’observateur, ndlr), j’ai constaté combien en l’espace de 9 mois les institutions de ce pays ont progressé. On constate la même progression au Maroc », regrette-t-il.

Pour rappel, Me Mostefa Bouchachi a décliné en mai dernier l’invitation de la commission de consultations de Abdelkader Bensalah mise en place par le président Bouteflika pour recueillir des propositions autour des réformes politiques.

Expliquant sa position, il avait alors soutenu que cette commission n’a pas les prérogatives nécessaires pour exécuter les résolutions des consultations et que le problème ne réside pas dans les textes de loi, mais dans leur application.

Yacine Ouchikh