Algérie – La gestion déléguée des eaux à l’examen
Au ministère algérien des ressources en eau, l’heure est au bilan. La gestion déléguée, une formule introduite en 2006, pour améliorer la gestion des eaux des quatre plus grandes villes du pays (Alger, Annaba, Constantine et Oran) fera ainsi l’objet d’une évaluation lors d’un séminaire qui sera organisé le 13 octobre prochain à Oran.
En plus du maître de cérémonie, Abdelmalek Sellal, cette importante rencontre sera rehaussée par la présence du ministre de l’intérieur Daho Ould Kablia et de celle de son collègue de l’environnement Cherif Rehmani. Les patrons des sociétés en charge de la gestion des eaux des ces villes seront eux aussi de la partie.
En mars dernier, le ministre des ressources en eau a trouvé la gestion déléguée comme étant « une bonne expérience ». En fait, cette formule a connu des fortunes diverses. Si le groupe français Suez à Alger et l’Espagnol Akbar à Oran s’en tirent à bon compte, ce n’est pas le cas de l’autre français la Marseillaise des eaux à Constantine et de l’Allemand Gelsenwasser AG qui se sont attiré à plusieurs reprises les foudres du ministère des ressources en eau, pas du tout satisfait de leur travail. « On nous reproche de vouloir aller vite. Mais nous exigeons de nos partenaires d’aller vite… et bien. Nous les avons mis en garde, car nous avons constaté qu’à l’heure actuelle, ils ne vont pas atteindre leurs objectifs. Nous observons et nous gardons toute la vigilance nécessaire », martelait Abdelmalek Sellal en mars dernier sur la radio algérienne, avant de procéder en avril à la résiliation pure et simple du contrat de l’opérateur allemand jugé « incapable d’honorer ses engagements » en matière d’alimentation en eau potable et d’assainissement dans les villes de Annaba et de Tarf. Un encadrement algérien a pris cette semaine le relais tout en gardant en l’état la structure laissée par Gelsenwasser AG. Les Algériens réussiront-ils là où les Allemands ont échoué ? « On verra », s’est contenté de répondre Abdelmalek Sellal lors de sa visite, lundi 03 octobre à Tébessa.
En revanche, le groupe Suez qui a réussi le pari d’alimenter en continu 99,1% des communes et localités algéroises, a signé en septembre passé un nouveau contrat de 5 ans pour un montant de 107 millions d’euros. Mais, en plus d’Alger, il aura en charge la gestion des eaux de Tipaza.