Algérie. La drogue fait des ravages

 Algérie. La drogue fait des ravages

Les autorités algériennes saisissent chaque année une moyenne de 64 tonnes de cannabis. DR.

Le nombre d’Algériens qui consomment de la drogue est en constante hausse. Selon Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), il s’élèverait à plus de 300 000 personnes.

 

« L’Algérie compte actuellement entre 250 000 et 300 000 consommateurs réguliers, dont 40 à 50% d’utilisateurs de cannabis et 40% de psychotropes », a révélé hier mercredi M. Khiati à l’agence française AFP, à l’occasion du lancement d’une campagne nationale de lutte contre la drogue.

Dans son édition d’hier, le journal francophone Liberté livre un chiffre à donner des sueurs froides dans le dos : 1,5 million d’Algériens consomment de la drogue et autres psychotropes. Effarant !

Si le chiffre parait invraisemblable, la propagation inquiétante du phénomène de la consommation de la drogue est une réalité. Même les milieux scolaires ne sont pas épargnés. Selon une étude menée il y a quelques années par la Forem auprès de 5 027 élèves de différentes régions du pays, quelque 19% des lycéens algériens consomment de la drogue.

Un phénomène qui affecte toute la société

Les voyants sont au rouge et les spécialistes n’ont pas cessé de tirer la sonnette d’alarme. M. Khiati a par ailleurs soutenu que la Forem n’est pas en mesure de quantifier l’usage des drogues par les consommateurs « occasionnels ». Autrement dit, le chiffre de 300 000 de consommateurs est à revoir à la hausse.

« La consommation de la drogue qui touchait jadis une catégorie déterminée, est devenue aujourd’hui un phénomène affectant toutes les catégories de la société », a-t-il déploré.

Et si, par le passé, l’on consommait le cannabis, les drogues dites dures ont à présent fait leur apparition, notamment dans les milieux aisés.

De pays de transit de drogue vers l’Europe et le Moyen-Orient, l’Algérie est devenue ces dernières années un pays consommateur. Une moyenne annuelle de 15 000 affaires liées au trafic, à la consommation et à la commercialisation des stupéfiants est traitée par les services concernés.

Le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia a révélé en mai dernier lors de la réunion du G8 sur le trafic de drogue que les autorités algériennes saisissent chaque année une moyenne de 64 tonnes de cannabis.

Yacine Ouchikh