Algérie. La dépouille de Warda El Djazaïria rapatriée à Alger
La chanteuse arabe Warda El Djazairia, âgée de 72 ans, a tiré sa révérence, victime d’une crise cardiaque à son domicile cairote en Egypte. Sa dépouille arrivera aujourd’hui vendredi à Alger pour y être inhumée demain.
Ironie de l’Histoire, la mort de la chanteuse survient au lendemain de sa participation à un spot publicitaire produit par l’opérateur de téléphonie mobile Nedjma, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance.
A l’annonce de son décès, jeudi 17 mai, le président Bouteflika a donné ordre de rapatrier la dépouille mortelle de la défunte à Alger, en lui affrétant un avion spécial, pour lui faire des funérailles nationales. Sa dépouille arrivera aujourd’hui vendredi à Alger et sera exposée samedi 19 mai au Palais de la culture avant d’être inhumée le même jour au cimetière El Alia.
« Warda a été rappelée à Dieu alors qu’elle s’apprêtait à célébrer aux côtés de ses concitoyens et concitoyennes le cinquantenaire de l’indépendance et à y apporter sa contribution par ses créations sublimes, comme elle a eu à le faire durant la guerre de libération par son aide au FLN et aux représentations du gouvernement provisoire notamment au Liban », a écrit Bouteflika dans un message de condoléances adressé à sa famille.
« Warda est décédée en Egypte loin de sa patrie. Elle a certes passé sa vie au Caire où elle a gravi les marches de la gloire et côtoyé de grands artistes mais elle sera inhumée dans son pays, celui auquel elle aura voué un amour sacré avant de rejoindre l’Eternel », a souligné encore le chef de l’Etat.
Pleurant la mort de la diva, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a écrit dans son message de condoléances : « L’une des plus belles voix d’Algérie et du monde arabe vient de se taire à jamais ». « Warda El Djazaïria nous a quittés ce jour en laissant derrière elle un silence assourdissant et une profonde tristesse », regrette-t-elle.
Parcours d’une diva
Warda est née en France le 22 juillet 1940 d’une mère libanaise et d’un père algérien, Mohammed Ftouki, originaire de Souk Ahras. Durant la guerre de Libération nationale, elle chantait des chansons patriotiques. Elle sera alors contrainte par l’administration française de quitter Paris pour aller s’installer à Beyrouth.
L’indépendance du pays arrachée, elle retourna au bercail en 1962 pour convoler en justes noces. Son mari lui interdit alors de chanter. Mais 1962, elle remonte sur scène, à la demande de l’ancien président Houari Boumediene, à l’occasion du 10ème anniversaire de l’indépendance du pays.
Elle divorce avec son mari et s’envole en direction de l’Egypte pour embrasser une carrière de chanteuse. Elle se remarie ensuite avec le compositeur égyptien Baligh Hamdi qui l’aidera à atteindre les firmaments de la célébrité. Aujourd’hui, son répertoire très riche dépasse les 300 chansons. Même absente, sa voix forte et mélodieuse continuera à bercer pour longtemps ses nombreux fans.
Yacine Ouchikh