Algérie – L’assassin présumé de Ali Tounsi condamné à 7 ans de prison pour corruption

 Algérie – L’assassin présumé de Ali Tounsi condamné à 7 ans de prison pour corruption

Oultache a insinué que Noureddine Yazid Zerhouni

Oultache Chouaib, ancien officier de la direction générale de la sécurité nationale (DGSN) et assassin présumé de l’ancien patron de la police algérienne, le colonel Ali Tounsi, a été condamné hier mercredi par la présidente du tribunal correctionnel de première instance de Sidi M’hamed (Alger) à 7 ans de prison ferme pour trafic d’influence dans une affaire de malversations.

La même peine a été prononcée à l’encontre de Dhimi Youcef, ex-directeur de l’administration générale de la DGSN. 23 autres accusés dont le PDG d’ABM, Mohamed Antri Bouzar, et son DG-adjoint, Toufik Sator (gendre d’Oultache) ont écopé, eux, de peines de prison allant de 6 à 3 ans d’emprisonnement.

Il est reproché à l’ex-chef de l’unité aérienne de la DGSN de s’être servi de son poste de président de la commission d’évaluation technique des offres pour permettre à la société ABM, dans laquelle son gendre est actionnaire, de décrocher un contrat de dotation de son institution en matériel informatique.

En effet, l’arrêt de renvoi mentionne que l’accusé principal, Oultache Chouaib, « a usé de son influence sur la commission d’évaluation technique des offres où il siégeait pour qu’elle choisisse la société ABM dans laquelle son gendre est actionnaire et également directeur général adjoint ». C’est en février 2008 qu’ABM a obtenu ce marché portant sur l’achat de 10 300 onduleurs électriques, 300 ordinateurs, 500 PCportables et 9 000 imprimantes.

Le 22 octobre, au dernier jour du procès, le procureur de la République a requis contre l’ensemble des accusés la peine maximale de 10 ans de réclusion assortie d’une amende d’une amende d’un million de dinars.

Oultache crie au complot

Le 19 octobre, premier jour de l’audience, Oultache Chouaib a rejeté d’un revers de la main toutes les accusations qui sont portées contre lui et crie à une cabale qui aurait été montée contre lui.

« M. Tounsi [ex chef de la police, ndlr] avait approuvé ce marché sur la base d’avis d’experts algériens et étrangers spécialisés en informatique », a-t-il soutenu avant d’ajouter : «Bouteflika était séduit par la présentation du projet de modernisation des moyens de communication, de transmission et d’information de la police et a approuvé son contenu ».

Et Oultache d’enfoncer le clou : « Seul le ministre de l’Intérieur de l’époque est entré dans une colère noire quand il a appris l’existence de ce projet de modernisation, car il voulait l’attribuer à des sociétés étrangères alors que nous avons des compétences. Il m’a téléphoné pour me dire : « De quoi tu te mêles ? » ».

Par cette déclaration, le principal accusé dans cette affaire insinue que Noureddine Yazid Zerhouni, vice-premier ministre dans le gouvernement d’Ahmed Ouyahia, serait à l’origine de ses déboires avec la justice.

Pour ce qui est de l’affaire de l’assassinat le 25 février 2010 de Ali Tounsi, dans laquelle Oultache Chouaïb est poursuivi pour « homicide volontaire avec préméditation », elle n’est toujours pas programmée alors que l’instruction a été bouclée depuis belle lurette. Le sera-t-elle un jour ?

Yacine Ouchikh