Algérie. Hollande courtise Alger
A quelques encablures du deuxième tour de l’élection présidentielle française prévu le 6 mai, le candidat socialiste François Hollande, favori des sondages, a dépêché lundi 30 avril en Algérie une délégation composée de Benoît Hamon (porte-parole du PS), Elisabeth Guigou (députée de la Seine-Saint-Denis), Bariza Khiari (sénatrice de Paris et vice-présidente du Sénat) et Pouria Amirshahi (secrétaire national du PS), pour s’offrir le soutien d’Alger. (Photo AFP)
« L’objet de notre visite en Algérie est d’adresser un message d’amitié et surtout de changement », a expliqué le porte-parole du PS, Benoît Hamon, lors d’une conférence de presse animée lundi à l’hôtel Sofitel d’Alger en compagnie de Bariza Khiari, et de Pouria Amirshahi, rapporte une dépêche de l’agence officielle APS.
Voulant en finir avec les frictions récurrentes entre Alger et Paris, Benoît Hamon a plaidé pour le renforcement de la coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines, notamment économique et sécuritaire. « L’Algérie est un partenaire avec lequel nous voulons avoir des relations privilégiées », martèle-t-il.
« Un partenariat plus équilibré »
Au fait de la faible cote de popularité de l’actuel président français en Algérie, le porte-parole du parti socialiste souligne que le programme de François Hollande est porté sur le changement pour « tourner la page » de Nicolas Sarkozy. Et à M. Hamon de dénoncer le climat qui prévaut actuellement en France en fustigeant au passage l’extrême « droitisation » et toute forme de communautarisme.
Sur sa lancée, le responsable socialiste ne s’est pas empêché de dire tout le mal qu’il pense de la loi du 25 février 2005 glorifiant le rôle de colonisation française en Algérie. « La mémoire ne se joue pas par des lois mais par des historiens », martèle-t-il tout en se disant contre les « surenchères mémorielles ».
Benoît Hamon a aussi critiqué Nicolas Sarkozy sur le dossier de l’Union pour la Méditerranée (UPM) en l’accusant d’avoir mené « une stratégie de marketing au détriment du projet politique ». Le responsable socialiste, lui, s’est dit favorable à « la construction de relations solides entre les deux rives de la Méditerranée » et la mise en place d’ « un partenariat plus équilibré ».
Continuant son plaidoyer en faveur d’une nouvelle ère entre les deux pays, il s’est dit issu d’une génération qui croit à la nécessité de « donner aux relations franco-algériennes la place qu’elles méritent » et de « construire des passerelles et des ponts » entre les deux pays.
Yacine Ouchikh