Algérie. Explosion de gaz à Tlemcen : les premières sanctions tombent
Le drame de la résidence universitaire Bakhti Abdelmadjid à Tlemcen où une explosion de gaz a tué 9 personnes (8 étudiants et une employée) et blessé 37 autres n’a pas été sans conséquences. Trois responsables des œuvres universitaires viennent d’être sanctionnés par le Parquet du tribunal de Tlemcen qui a ordonné, mercredi 30 mai, leur placement sous mandat de dépôt, rapporte ce jeudi l’agence officielle APS.
« Grave négligence »
Les responsables sanctionnés suite à ce drame sont le directeur des œuvres universitaires de la wilaya de Tlemcen, le directeur de la résidence et le chef de service restauration de la cité universitaire où a eu lieu l’explosion. Ils sont accusés de grave négligence et de défaillance dans la prise des mesures sécuritaires.
Lors de leur audition, des représentants des étudiants ont affirmé avoir signalé, bien avant l’accident, une fuite de gaz émanant des cuisines. Et au lendemain du drame, la thèse de la négligence humaine a été avancée.
Chose qui a été corroborée par une enquête de la police scientifique et technique de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui, selon l’APS, a révélé que l’explosion a été causée par une étincelle déclenchée par des batteries dans le sous-sol où du gaz fuitant de la tuyauterie s’était accumulé.
Le ministère de l’Enseignement supérieur épargné
Curieusement, pas un seul responsable du ministère de l’Enseignement supérieur n’a eu à subir les foudres de la justice. Mieux, le directeur des infrastructures, du développement et de la prospective au niveau de ce ministère, Amar Sadmi, refuse de charger les cadres locaux de son secteur.
« Il y a une commission d’inspection et d’expertise qui est sur le site pour évaluer et déterminer les responsabilités de chacun. S’il y a eu défaillance humaine, nous le saurons et des mesures appropriées seront prises. Si c’est un incident dû à l’utilisation de l’énergie, on le saura aussi. Nous ne pouvons spéculer sur la mauvaise utilisation de l’énergie ni sur les causes de l’accident », a-t-il déclaré aujourd’hui jeudi sur les ondes de la radio algérienne.
« L’utilisation de l’énergie ne permet pas d’avoir le risque zéro », s’est-il défendu. Sûr de son fait, M. Sadmi jure que « les normes sont respectées » et que sur les 388 cités universitaires que compte le pays, « il n’y a pas eu de drame similaire ».
Yacine Ouchikh