Algérie. Drapeau algérien brûlé en Syrie : Medelci condamne
Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci s’est montré outré par le comportement de certains opposants syriens qui, au lendemain des réserves exprimées par l’Algérie à la saisie de l’ONU pour l’envoi d’une force d’interposition en Syrie, n’ont pas hésité à brûler le drapeau algérien, tout en qualifiant le président Bouteflika de « traître».
« C’est un comportement indigne et inacceptable à la fois », s’est emporté Mourad Medelci lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue espagnol José Manuel Garcia Margallo tenue mercredi à Alger.
« Je saisis cette occasion pour condamner ce genre de comportement qui n’est pas l’œuvre du peuple syrien mais de parties irresponsables et probablement non informées sur la position algérienne », a-t-il ajouté.
Une vidéo datée du lundi 13 février, montre des opposants syriens de la ville de Homs, sans cesse bombardée par l’armée de Bachar Al Assad, dans une manifestation hostile à l’Algérie.
Brandissant des drapeaux syriens, libyens et tunisiens, les manifestants crient :« Khayen, Khayen, Bouteflika Khayen (Traître, traître, Bouteflika est un traître) ».
Ils agitent aussi des pancartes, et dans l’une d’elles, on peut lire : « Il semblerait que les hommes d’honneur de l’Algérie soient tombés au champ d’honneur en 1992 et il ne reste que leurs résidus et l’honnête Anwar Malek (journaliste algérien qui a démissionné de la mission des observateurs de la Ligue arabe, NDLR). En raison de la position de l’Algérie, nous brûlons le drapeau de l’Algérie jusqu’à nouvel ordre… sans aucun regret envers son peuple et son gouvernement ».
Des manifestants aspergent alors l’emblème algérien d’essence avant d’y mettre le feu pour dénoncer la position d’Alger sur la crise syrienne.
Une position pas très nette
Si cet acte – l’incendie du drapeau algérien- est, en soi, condamnable, il faut reconnaître que la position algérienne a de quoi irriter une population syrienne sans défense faisant face, depuis une année et quotidiennement, à la barbarie des troupes de Bachar Al Assad, qui n’hésitant pas à bombarder des villes entières au motif fallacieux de traquer des « terroristes ».
A tort ou à raison, l’Algérie est perçue par les opposants syriens comme étant un allié de leur bourreau Bachar Al Assad. On s’en souvient, le même reproche avait été fait par les révolutionnaires libyens au régime algérien accusé alors de soutenir militairement le dictateur Kadhafi.
D’ailleurs, au lendemain de la chute du régime de Kadhafi, les dirigeants algériens ont fait des pieds et des mains pour rabibocher leurs rapports distendus avec les nouvelles autorités libyennes. Sans grands résultats.
De « Mecque des révolutionnaires », l’Algérie est-elle en passe de devenir le grand allié des régimes autoritaires ?
Yacine Ouchikh