Algérie. Avis favorable d’Ouyahia à la requête du juge Trévidic

 Algérie. Avis favorable d’Ouyahia à la requête du juge Trévidic

Sept des neuf moines du monastère de Tibhirine avaient été enlevés et assassinés pendant la guerre civile algérienne. Photo AFP

La requête du juge français Marc Trévidic adressée aux autorités algériennes en janvier dernier pour venir en Algérie enquêter sur l’assassinat des moines de Tibhirine semble avoir trouvé un écho favorable auprès du gouvernement algérien.

 

« L’Algérie n’a rien à cacher dans l’affaire des moines de Tibhirine », a soutenu hier jeudi, en marge de la séance de clôture de la session d’automne du Parlement, le Premier ministre Ahmed Ouyahia.

« L’Algérie a signé des conventions de coopération judiciaire avec la France », a-t-il rappelé avant d’ajouter : « Notre pays a toujours coopéré avec la justice française sur ce dossier ». En clair, l’Algérie n’a d’autre choix que de coopérer avec la partie française sur ce dossier très sensible.

Rédigée le 16 décembre 2011, la demande des juges français Marc Trévidic et Nathalie Poux, chargés de l’enquête sur la mort des moines trappistes, pour une commission rogatoire internationale dans le but de se rendre en Algérie, a été transmise courant janvier aux autorités algériennes.

Les deux juges comptent exhumer et autopsier les têtes des moines à Tibhirine avec deux médecins légistes, un expert en empreintes génétiques et un photographe de l’identité judiciaire. Mais ils ont obtenu au préalable l’aval des familles des moines afin d’ouvrir les tombes des religieux enterrés à Tibhirine.

Les juges ont aussi demandé aux autorités algériennes d’identifier une vingtaine de témoins et d’entendre Abderrazak El Para, un important responsable des GIA aujourd’hui en prison.

Les sept moines trappistes ont été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère de Tibhirine dans la wilaya  de Medea (80 km d’Alger) puis ont été assassinés.

Même s’il avait été revendiqué par les GIA de Djamel Zitouni, plusieurs parties avaient émis des doutes sur les vrais responsables de ce crime. D’aucuns parlent d’une bavure des militaires algériens qui auraient bombardé un campement où se trouvaient les moines, et d’autres l’imputent aux services secrets algériens qui auraient infiltré les GIA.

Yacine Ouchikh