Algérie. 20 ans de prison pour un psychologue accusé de collaboration avec un état étranger
Noureddine Benziane, psychologue algérien et expert international, n’est pas au bout de ses peines. Après avoir purgé une peine de 4 ans de prison, la justice algérienne vient de le condamner par contumace à 20 ans de réclusion criminelle.
C’est là le verdict prononcé aujourd’hui lundi par le tribunal criminel d’Alger qui a reconnu coupable Noureddine Benziane de collaboration avec un Etat étranger au préjudice de l’intérêt national, rapporte une dépêche de l’agence officielle APS. Le prévenu comme son avocat n’ont pas assisté à l’audience.
Un voyage à hauts risques
En 2009, Noureddine Benziane avait été condamné à une peine de 4 ans de réclusion criminelle. Pour cause de « vice de forme », la Cour suprême a annulé ce jugement et décidé de rejuger l’affaire.
Dans l’arrêt de renvoi, il est expliqué que le mis en cause, à la tête d’une délégation internationale de psychologues, s’était rendu, au milieu des années 2000, en Irak pour la prise en charge d’enfants irakiens.
A Mossoul, il a, selon ses dires, découvert un campement de kamikazes de différentes nationalités qui voulaient perpétrer des attentats-suicides hors d’Irak. Et durant son séjour dans une caserne britannique à Bassorah, il a appris la présence de ressortissants étrangers, dont cinq Russes, qui y étaient détenus. Ils lui auraient demandé de les aider en lui remettant des effets personnels et des documents.
De retour en Algérie, M. Benziane a pris contact avec l’ambassadeur russe en Algérie et lui a fourni des informations sur les détenus russes en Irak en contrepartie d’une somme d’argent, 1 million d’euros, qu’il réfute avoir perçu.
Il a aussi envoyé des correspondances à des représentations diplomatiques de pays ciblés par les terroristes kamikazes, mais seuls les Qataris ont répondu à ses missives. Et c’est à la sortie de l’ambassade de ce pays arabe que le psychologue sera arrêté.
Yacine Ouchikh