Nissaf Ben Alaya : Eviter les rassemblements familiaux durant les fêtes
Face au relatif relâchement général observé dans le pays, la directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE), Nissaf Ben Alaya, affirme que les dangers liés à la pandémie Covid-19 sont encore bien présents et que les récents cas et décès enregistrés respectivement à Mahdia et Gafsa en sont l’illustration.
En cette entame du dernier tiers du mois de mai, les railleries fusent sur la toile en Tunisie où les internautes sont plus que sceptiques quant à la faisabilité d’une interdiction des baignades.
Ben Alaya a à cet égard tenu à clarifier que « ce n’est pas la baignade en mer à proprement parler qui sera interdite, mais plutôt les regroupements dans les plages qu’il faudrait éviter à tout prix, dans la mesure où ils rendent impossible l’application des gestes barrières », à l’instar de ce qui est déjà pratiqué depuis les premières chaleurs de mai en France ou encore en Italie, où des agents sont déployés, non sans peine, pour inciter les citoyens à « rester dynamiques » et ne pas s’installer pour bronzer.
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Une polémique lancé par Sofiène Ben Hamida
Une polémique avait éclaté à ce propos hier mardi après que le journaliste et chroniqueur Sofiène Ben Hamida a accusé le ministre Ennahdha de la Santé, Abdellatif Mekki, de vouloir donner un caractère sanitaire et sécuritaire à ce qui ne serait qu’« une position idéologique anti plages et femmes en petite tenue ».
Nissaf Ben Alaya rappelle par ailleurs : « Nous ne pouvons dire que le virus a été maîtrisé que s’il l’est au niveau mondial et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons enregistré hier 5 nouveaux cas importés de pays voisins ainsi que d’un pays du Golfe. Le virus est présent dans les 24 gouvernorats que compte le pays, il est vrai que de nombreux cas sont importés mais progressivement il y’a eu des contagions locales. Il faut que nous ayons zéro cas sur une longue période d’au moins quarante jours et dans toutes les régions du pays pour dire que nous avons maîtrisé le virus. Il faut aussi que les cas importés ne causent aucune contagion locale » a-t-elle averti.
Une déclaration qui vient tempérer celle, plus triomphaliste, du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh qui se félicitait dans la même journée du fait que « la Tunisie ait été classée parmi les trois premiers pays dans le monde ayant d’ores et déjà maîtrisé l’épidémie », avec relativement peu de moyens.
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Un weekend de l’Aïd exceptionnel
Nissaf Ben Alaya a en outre appelé les citoyens à éviter les rassemblements familiaux durant Aïd El Fitr ce weekend, soulignant que les déplacements entre régions sont interdits et que seules les familles qui vivent déjà ensemble pourront continuer à se fréquenter :
« Cet Aïd sera exceptionnel : il faudra faire avec et ne pas s’adonner aux traditionnelles visites familiales et autres embrassades et tournées habituelles. Il faudra donc s’astreindre à utiliser les moyens de communication à distance pour présenter ses vœux à sa famille » a-t-elle ajouté à propos de cette fête à l’occasion de laquelle la capitale Tunis se vide en temps normal d’une grande partie de ses habitants.
La directrice générale de l’ONMNE, Nissaf Ben Alaya a enfin expliqué que si cinq nouveaux cas venaient à être enregistrés dans la même région, toute la zone sera bouclée et ses activités suspendues, à l’image de la situation qui prévaut actuellement à Gafsa : « Si une délégation comporte plus de trois zones touchées, avec au moins cinq cas par zone, c’est toute la délégation qui sera fermée avec la mise en œuvre d’investigations sanitaires. Idem pour les gouvernorats qui comportent plus de trois délégations touchées, ils seront aussi isolés voire placés en alerte maximale. Au jour d’aujourd’hui, nul ne peut pas affirmer que le virus a été maîtrisé dans aucun gouvernorat » a-t-elle conclut.
Le bilan national s’est établi le 19 mai à 1043 cas confirmés sur un total de 41.620 prélèvements.