New York. Une délégation économique marocaine à Wall Street

 New York. Une délégation économique marocaine à Wall Street

Bourse de New York. Phoqto : Bryan R. Smith / AFP

Une importante délégation économique marocaine a rencontré, lundi 22 avril à Wall Street, les dirigeants et les principaux opérateurs de Wall Street, dans un nouvel élan pour la promotion des marchés des capitaux.

 

Menée conjointement par la Bourse de Casablanca et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), en présence de l’ambassadeur du Maroc à Washington Youssef Amrani, cette mission vise notamment à renforcer les relations de coopération et d’échange entre les opérateurs financiers des deux pays.

La délégation marocaine est composée du directeur général de la Bourse de Casablanca Tarik Senhaji, le directeur des opérations financières et des marchés à l’AMMC Nasser Seddiqi, le directeur général de la Banque centrale populaire (BCP) Kamal Mokdad, le directeur général de CFG Bank Younes Benjelloun et le président directeur général de MAROCLEAR Mounir Razki.

La délégation comprend également la directrice Développement à la Bourse de Casablanca Zineb Guennouni, le directeur des Opérations marchés à la même Bourse Ahmed Arharbi, outre Lahcen Danoun du ministère de l’Economie et des Finances et Siham Talbioui de Bank Al Maghrib.

Dans son intervention à cette occasion, l’ambassadeur Youssef Amrani a fait remarquer que Rabat et Washington ont franchi un nouveau pas dans le raffermissement de leurs relations, en signant en 2004 un accord de libre-échange (ALE) avant de procéder à son implémentation en 2006, notant que le Royaume est le seul pays africain et le deuxième dans le monde arabe lié avec les Etats-Unis par un tel accord.

Grâce à cet accord, les États-Unis sont désormais le troisième partenaire commercial du Maroc, après la France et l’Espagne, alors que le Royaume est le 4ème partenaire commercial des États-Unis en Afrique, a signalé M. Amrani, ajoutant qu’à la faveur de cet accord, le Maroc a connu une augmentation substantielle des investissements américains.

L’année dernière, ces investissements représentaient plus de 30% du total des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc, faisant des États-Unis le premier investisseur dans le Royaume, a relevé le diplomate qui a également fait état d’une augmentation considérable du commerce bilatéral qui a atteint cinq milliards en 2023, contre seulement 925 millions en 2005, une année avant l’entrée en vigueur de l’ALE.

De même, les exportations américaines vers le Maroc ont augmenté en valeur de 700%, passant de 480 millions de dollars en 2005 à 3,4 milliards de dollars en 2023, tandis que les exportations du Maroc vers les États-Unis ont triplé pour se chiffrer à 1,6 milliard de dollars en 2023, contre 445 millions de dollars en 2005, a-t-il poursuivi.

Évoquant les relations avec l’Afrique, prolongement naturel et profondeur stratégique du Maroc, l’ambassadeur a fait observer que cette partie du monde s’impose progressivement comme un nouveau moteur de la croissance et se dirige vers l’établissement d’une zone de libre-échange continentale.

Il a souligné, à ce propos, que les liens profonds du Maroc avec le continent offrent indéniablement un vaste potentiel aux entreprises américaines, notant que le Royaume est le deuxième investisseur en Afrique et le premier en Afrique de l’Ouest avec 85% du total des investissements directs étrangers du pays.

“Avec la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et de plus de 50 accords semblables, le Maroc s’impose comme une plaque tournante du libre-échange offrant l’accès à un marché de consommation de 2,5 milliards de personnes”, a tenu à préciser l’ambassadeur.

M. Amrani a plaidé pour un partenariat renforcé entre la Bourse de Casablanca et Wall Street. Ce partenariat “pourrait véritablement changer la donne, en contribuant non seulement à approfondir la coopération entre les États-Unis et le Maroc dans le secteur des marchés financiers, mais également à renforcer notre alliance stratégique plus large en Afrique et au Moyen-Orient”, a conclu l’ambassadeur.

De son côté, le directeur de la Bourse de Casablanca a indiqué que cette mission vise à rapprocher le marché et les investisseurs américains des opportunités qu’offrent la place financière casablancaise et le marché marocain.

Il s’agit aussi d’examiner de manière plus précise un échange de compétences, concernant le lancement des marchés dérivés sur lequel le Maroc s’est engagé de manière volontaire et qu’il va mener à terme cette année, a précisé Tarik Senhaji.