New York accorde le droit de vote aux migrants irréguliers
Plus de 800 000 non-citoyens de New York vont bientôt pouvoir voter aux élections municipales. Le maire Eric Adams a en effet manœuvré de sorte que la décision du conseil municipal a automatiquement pris force de loi début janvier 2022. Un pas vers « une démocratie plus forte » selon les défenseurs de la mesure.
Les « dreamers », ces migrants arrivés enfants aux États-Unis, font partie des personnes autorisées à obtenir le droit de vote à New York. Les électeurs auront ainsi accès aux urnes et pourront voter aux élections municipales dès l’année prochaine. Le maire Eric Adams a autorisé, il y a un mois, que la décision du conseil municipal devienne automatiquement loi le 9 janvier.
« Je crois que les New-Yorkais devraient avoir leur mot à dire dans leur gouvernement, et c’est pourquoi j’ai appuyé et je continuerai d’appuyer cette importante mesure législative », a-t-il déclaré à la veille de l’entrée en vigueur de la loi.
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Plus d’une douzaine de collectivités aux États-Unis permettent déjà aux dreamers de voter aux élections locales. Mais, la décision de New York, longtemps principale porte d’entrée de l’immigration dans le pays, revêt une dimension symbolique.
New York : symbole pour le droit de vote des non-citoyens
Les opposants à la décision ont juré de contester la nouvelle loi. Ils estiment que le conseil n’a pas le pouvoir d’accorder lui-même le droit de vote aux non-citoyens. Ils comptent porter l’affaire devant les tribunaux, arguant que le maire aurait dû d’abord demander l’intervention des législateurs de l’État.
Mais, à moins qu’un juge ne décide le contraire, New York devient la plus grande ville américaine où les non-citoyens peuvent voter. La Grande Pomme en compte environ 800 000, soit un habitant en âge de voter sur neuf. Certains États plus à droit, dont le Colorado et la Floride, empêchent les comtés d’adopter des lois similaires.
Un électeur sur neuf à New York
La mesure autorise la participation aux élections municipales des non-citoyens résidents permanents et légaux de la ville pendant au moins 30 jours, y compris les dreamers. Ils pourront voter non seulement pour les membres du conseil municipal, mais aussi les présidents d’arrondissement et le procureur.
Le Bureau des élections doit maintenant commencer à élaborer un plan de mise en œuvre d’ici juillet. Il doit notamment définir les règles d’inscription des électeurs et les dispositions qui créeraient des bulletins de vote distincts pour les élections municipales. Les différentes élections se tenant en effet souvent de manière simultanée, il s’agit de ne pas permettre aux nouveaux électeurs de participer aux scrutins fédéraux et d’État.
Génération des dreamers au centre des batailles électorales
« Nous construisons une démocratie plus forte lorsque nous incluons les voix des immigrants », a déclaré l’ancien conseiller municipal Ydanis Rodriguez. Il fait partie des porteurs de la réforme accordant le droit de vote aux non citoyens de New York, notamment les dreamers. Ces derniers sont des immigrants entrés irrégulièrement aux États-Unis avant l’âge de 16 ans. Ils bénéficient de la loi « Development, Relief, and Education for Alien Minors Act » (lien en anglais), popularisée sous l’acronyme DREAM, qui leur a donné leur surnom.
Sous certaines conditions, cette loi les protège contre l’expulsion et leur permet de travailler régulièrement. Ils seraient plus de deux millions selon une estimation du Center for Immigration Studies.