Naufrages en Méditerranée : les ONG sauvent, l’UE détourne le regard
Les opérations de sauvetage de personnes migrantes en mer ont repris. Les ONG continuent de demander aux États européens d’agir pour gérer les naufrages en Méditerranée.
Intervenir sur les naufrages en Méditerranée
Hier (23 août), le Sea-Watch 4, navire affrété par l’ONG allemande Sea-Watch, a sauvé 97 personnes. A son bord une équipe de Médecin sans frontières (MSF) prend ainsi en charge les survivants des naufrages en Méditerranée. Les migrants « en détresse ont été repérés dans les eaux internationales, à une trentaine de milles marins de la #Libye. Tous les survivants sont en sécurité » tweetait hier MSF. Une opération qui rappelle l’importance de la présence des équipes de sauvetage des ONG en méditerranée pour pallier l’absence d’actions des états européens.
Retour en mer
Le 6 août dernier, Médecins sans frontières annonçait rejoindre l’ONG Sea-Watch à bord de son nouveau navire. L’objectif : sauver des personnes migrantes en méditerranée centrale. Dès le 15 août, le navire prenait la mer à partir d’un port espagnol. « Le Sea-Watch 4 est une réponse de la société civile à la politique raciste de l’UE qui préfère laisser les gens se noyer plutôt que les voir atteindre les côtes européennes », déclarait alors Philipp Hahn, chef de mission du Sea-Watch 4.
Danger
Des pays européens, comme l’Italie ou Malte, ont mis en avant le problème de santé publique, due à la pandémie de Covid-19, pour bloquer les opérations de sauvetage. Les États membres ont ainsi délégué le contrôle des frontières européennes déplorait Oliver Behn, directeur des opérations de MSF. « En confiant aux garde-côtes libyens le contrôle des frontières de l’Europe et en refusant de secourir les migrants et réfugiés fuyant la Libye, les États européens montrent que ces vies ne comptent pas pour eux », expliquait-il. Décision aux conséquences dramatiques. Ainsi, début août, trois personnes ont été tuées par balle et deux autres blessées après avoir été ramenées à terre par les garde-côtes libyens à Khoms. Le 20 août, les Nations unies décomptaient 302 migrants