Naufrage au large de la Syrie : au moins 94 morts et plusieurs disparus

 Naufrage au large de la Syrie : au moins 94 morts et plusieurs disparus

Un naufrage en Méditerranée orientale a fait au moins 94 morts au large de la Syrie. Illustration

94 migrants qui tentaient de rallier clandestinement l’Europe se sont noyés dans un naufrage au large de la Syrie. Selon les autorités syriennes, environ 150 personnes, principalement des Libanais et des réfugiés syriens et palestiniens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a coulé jeudi.

Au moins 94 corps ont été découverts depuis le naufrage au large de la Syrie. Ce bateau transportait des migrants en partance du Liban. Le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a déploré vendredi « une nouvelle tragédie », après ce naufrage, parmi les plus meurtriers survenus en Méditerranée orientale.

« Le nombre de victimes du bateau qui a coulé au large de Tartous s’élève désormais à 94 », a indiqué la télévision d’État syrienne samedi soir, alors que 20 personnes ont été jusqu’à présent secourues. 14 personnes d’entre elles se trouvent dans un hôpital du port syrien de Tartous. Plusieurs candidats à la migration sont en outre toujours portés disparus depuis le naufrage.

 

150 Libanais, Syriens et Palestiniens à bord

Selon les autorités syriennes, environ 150 personnes, principalement des Libanais et des réfugiés syriens et palestiniens, se trouvaient à bord du petit bateau. L’armée libanaise a fait état de son côté de l’arrestation d’un passeur présumé impliqué dans ce drame. Il s’agit d’un Libanais qui « a admis avoir organisé » ce périple depuis le Liban et « qui devait s’achever en Italie par voie maritime ».

Le Liban est de plus en plus un point de départ d’embarcations illégales de migrants depuis le déclenchement en 2019 d’une grave crise économique et financière. Comme depuis l’Afrique du Nord, de plus en plus de femmes et d’enfants tentent leur chance pour un avenir meilleur. Dix enfants figurent d’ailleurs parmi les naufragés, a de son côté affirmé samedi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

En avril, le naufrage d’un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli (nord), avait fait des dizaines de morts et provoqué une vive colère dans le pays en crise. Selon l’ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1 500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer, entre janvier et novembre 2021.

 

Fuir le désespoir

Il s’agit du naufrage le plus meurtrier survenu ces dernières années dans cette région. Cette voie migratoire voit principalement passer des Syriens, fuyant leur pays ravagé par plus de 11 ans de conflit, et des Libanais, dont le pays traverse une des pires crises économiques au niveau mondial depuis 1850, selon la Banque mondiale. De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, plaque tournante de l’immigration irrégulière.

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« La population libanaise vit dans des conditions désastreuses. Mais, la situation est particulièrement grave pour les personnes les plus démunies, y compris les réfugiés », a indiqué vendredi la directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr, dans un communiqué.

Vendredi, Filippo Grandi, a appelé la communauté internationale à venir en aide pour « améliorer les conditions des personnes forcées de fuir leur pays, ainsi que celles des communautés qui les accueillent ».

« Ceux qui embarquent dans ces bateaux de fortune (…) risquent leur vie en quête de dignité », a pour sa part indiqué Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence de l’ONU responsable de l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). « Nous devons faire davantage pour (…) aider les Libanais et les autres peuples de la région à surmonter le sentiment de désespoir. »