Nasser Bourita : « Le phénomène migratoire est exagéré »
Dans une interview donnée à l’agence Europe, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résident à l’étranger, a déclaré que l’Europe devait sortir de la logique du professeur et de l’élève dans le cadre de sa stratégie avec ses voisins du sud de la Méditerranée. Il s’est notamment exprimé sur le dossier épineux des flux migratoires
Nasser Bourita a considéré que toutes les facettes du partenariat entre le Royaume et l’UE devraient être privilégiées dans le dialogue pour avancer sur les dossiers sensibles. En prenant exemple sur le sujet du retrait par l’UE du Maroc de la liste grise de la fiscalité , le ministre a indiqué que « l’UE ne peut pas établir des critères et dire on les utilise pour les îles Caïmans, on les utilise pour le Maroc ».
Ainsi, M. Bourita a précisé que « les pays du sud de la Méditerranée doivent être associés, pas à la décision, mais au moins à la réflexion ».
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Migration africaine : « Moins d’une personne sur dix »
Concernant le dossier épineux des flux migratoires, Nasser Bourita n’est pas allé par quatre chemins en déclarant que « toute démarche qui cherche à trouver les coupables plutôt que les solutions est une mauvaise piste. La migration est un phénomène naturel entre les deux rives », et d’ajouter que « l’approche devrait être concertée pour trouver une solution à un défi commun, pas destinée au name and shame ».
« La culpabilisation excessive des pays de transit est une mauvaise piste ». Pour lui, il faut que l’UE arrête d’imputer toute la responsabilité aux pays de transit qui sont des dommages collatéraux. Le ministre a tenu à préciser que « le Maroc assume ses responsabilités, mais ne jouera jamais le gendarme, parce que ce n’est pas sa vocation, sa conviction », et que le Maroc « considère que le phénomène migratoire est exagéré pour des raisons plutôt politiciennes qu’objectives », arguant du fait que « les chiffres démontrent que la migration africaine vers l’Europe est minoritaire : c’est moins d’une personne sur dix ».
Une démarche sécuritaire importante
Il faut savoir que le Maroc déploie des moyens très coûteux et une démarche sécuritaire importante qui lui permettent de démanteler régulièrement des réseaux de passeurs. S’agissant de la politique de voisinage de l’UE avec les pays du sud de la Méditerranée, le ministre Bourita s’est félicité pour sa pertinence et son timing, et du fait que les pays concernés ont été consultés avec sa communication aux médias.
Le Maroc sera l’un des plus grands bénéficiaires de ce partenariat au vu de la douzaine de projets crédibles qu’il a présenté à la Commission. Il s’agit du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la protection sociale…
Pour terminer, l’agence Europe est revenu sur le sujet du contentieux à répétition auprès de la Cour de justice de l’UE relatif aux accords agricole et de pêche, le ministre a parlé d’une « guérilla » et a interpellé l’Europe en soulignant que « si l’Europe croit au partenariat entre le Maroc et l’UE, elle doit être consciente que ce partenariat a des ennemis. C’est à l’Europe de réagir à ce harcèlement judiciaire ».
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