Des colleuses féministes « violentées par la police » à Nantes
Quand les contrôles policiers se passent mal pour les militantes féministes. Des colleuses féministes nantaises en ont fait l’amère expérience le 14 juillet dernier.
Le collage de la discorde
Au soir du 14 juillet, six militantes du collectif de Colleur.se.s nantais.es ont été « violemment » interpellées, selon eux.
Le lendemain, le quotidien Ouest France rapportait les paroles d’une source policière indiquant simplement : « le contrôle ne s’est pas bien passé ».
Hier (23 juillet), les Interpellé.e.s du 14 juillet, comme elles s’autoproclament, ont fait paraître un communiqué pour préciser les conditions de cette interpellation.
Celle-ci s’est déroulée au pied d’une banque où les militantes venaient de coller ce message : « Liberté, égalité, impunité ».
Victimes ?
Selon le récit rapporté par les Colleur.se.s nantais.es, l’interpellation aurait été musclée.
Alors que certaines militantes filmaient, un des deux policiers aurait « arraché le portable des mains » de l’une d’entre elles.
La suite ? « Etranglements », « clés de bras », « clés de poignets ». Toujours selon le communiqué du collectif.
Puis, suite à l’arrivée de renforts, tout le monde a été embarqué au poste de Police. Au motif de « Violences en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
Et pour finir, près de 22 heures de garde à vue, lors de laquelle les interpellées aurait essuyé des propos sexistes, misogynes et des insultes.
Confiance
Un récit glaçant et un événement non propice au climat de confiance et de sérénité exigé par les relations quotidiennes entre la police et les citoyennes victimes d’agression.
« Les forces de l’ordre sont notre premier interlocuteur dans un parcours judiciaire, lorsque nous dénonçons les violences dont nous sommes victimes » rappelle le collectif.
Depuis quelques mois, les messages collés par des collectifs féministes se sont multipliés dans les villes de France.
Les militantes ont régulièrement rapporté des contrôles houleux, des verbalisations… Mais avec ce nouvel incident, un cap a été passé.
Le procès est fixé au 19 avril 2021 à Nantes. Une des colleuses est notamment poursuivie pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique sans ITT » et risque une peine de prison ferme.