Youssou N’dour : « Je suis fier de la nouvelle scène africaine »

 Youssou N’dour : « Je suis fier de la nouvelle scène africaine »

Crédit photo : Bertrand Guay/AFP


Nouvel ambassadeur de la Royal Air Maroc, Youssou N’Dour présente son dernier album. Après des années passées dans la politique et les affaires, le roi du mbalax retrouve la scène musicale avec un optimisme redoublé.


Parlez-nous de votre dernier album. Quel message porte-t-il ?


AfricaRekk (L’Afrique seulement) est un clin d’œil aux plus jeunes. Pour ce disque, j’ai collaboré avec des ­artistes en devenir de la scène africaine, afin de leur afficher mon soutien et de les encourager. C’était un moment très fort pour nous, qui avons l’habitude de jouer de la musique acoustique, d’approcher la musique urbaine. Un mélange très intéressant. A travers cet album, je veux présenter une image positive de l’Afrique, en valorisant les progrès réalisés, tout en ­dénonçant ce qui ne va pas.


 


Comment s’est passée votre participation à la dernière édition du festival de musique Mawazine, en mai, au Maroc ?


C’est toujours un grand moment pour moi d’y participer. J’adore la ville de Rabat. Vraiment. J’aime beaucoup son architecture, son ambiance… Et autour de ce festival, il y a toujours cet esprit très chaleureux. Malheureusement, cette année, je n’ai pas eu le temps d’assister à d’autres concerts.


 


Que pensez-vous de la nouvelle scène musicale ­africaine ?


Elle est de plus en plus variée. Il y a de la musique acoustique, traditionnelle, urbaine, du live… Cette diversité est une vraie richesse. Je suis très content de ce que les jeunes de cette nouvelle scène ont créé, en s’inspirant de grandes compositions et de classiques africains. Je suis fier et je pense qu’il faut continuer à les encourager.


 


Comment voyez-vous l’évolution du numérique dans le domaine musical en Afrique ?


Aujourd’hui, il n’y a plus de limites. Il y a des satellites, des plateformes… Grâce aux réseaux sociaux, on peut aller partout. Les gens achètent de moins en moins de CD. Ils ont désormais recours au téléchargement. Je pense que c’est une bonne chose. Cela met tout le monde sur un pied d’égalité. Vous pouvez être dans un village perdu, faire votre musique et, une fois connecté, vous pouvez la partager un peu partout.


 


Aujourd’hui, on télécharge de la musique à tout-va. Qu’est-ce que cela vous inspire ?


Le téléchargement doit rester légal afin de permettre aux artistes de gagner leur vie. Si les artistes sont pauvres, la création est pauvre. C’est donc avant tout une question de respect. Un album, ça se respecte, un artiste ça se respecte. Créer une plateforme de téléchargement en soi ne m’intéresse pas.


 


Comment voyez-vous l’avenir du Sénégal ?


Le pays est bien parti, il avance. Je pense que la ­nature a horreur du vide, alors créons beaucoup de contenus à partir de chez nous pour guider nos popu­lations vers les valeurs que nous respectons, vers les choses auxquelles nous croyons.


 


Et vous dans tout ça ?


Moi, je continue la musique et je suis content. 


 


MAGAZINE OCTOBRE 2017