Pressions de l’extrême droite: les concerts de Médine annulés
Les extrémistes ont eu gain de cause. Le rappeur Médine ne chantera pas au Bataclan en octobre prochain.
"Médine et Le Bataclan ont décidé, dans une volonté d'apaisement, que les concerts initialement prévus au Bataclan, les 19 et 20 octobre 2018, soient reportés dans une autre salle parisienne. Nous espérons ainsi que Médine pourra accueillir son public dans les meilleures conditions qui soient", peut-on ainsi lire dans un communiqué rendu public ce vendredi.
De nombreuses personnalités, comme de nombreux élus de droite et d'extrême droite, s’étaient indignées de la venue du rappeur au Bataclan, un lieu tristement célèbre à cause des attentats du 13 novembre 2015 qui avaient coûté la mort à 130 personnes. Ils lui reprochaient à tort certaines de ses anciennes chansons telles "Jihad" ou "Don't Laïk".
Une annonce qui intervient alors que l'avocat de deux victimes du 13 novembre a annoncé ce vendredi avoir saisi la justice pour interdire Médine au Bataclan. Un cas isolé puisque la plupart des survivants de l'attentat ont défendu la liberté de programmation de la salle de concert.
Sur son compte Twitter, Médine a justifié ce choix : "Par respect pour ces familles et pour garantir la sécurité de mon public, les concerts ne seront pas maintenus", remerciant son public "pour son soutien sans faille durant des polémiques". "J’ai confiance en sa compréhension", a encore continué l'artiste originaire du Havre.
Sur les réseaux sociaux, Médine donne déjà rendez-vous à ses fans au Zénith de Paris le 9 février 2019.
Au moment de la polémique, en juin, Médine avait tenu à renouveler ses "condamnations passées à l’égard des abjects attentats du 13 novembre 2015 et de toutes les attaques terroristes". Il avait également dénoncé le "détournement" du sens de ses chansons par "l’extrême droite et ses sympathisants" ainsi que leur instrumentalisation de "la douleur des victimes et de leur famille". "Allons-nous laisser l’extrême droite dicter la programmation de nos salles de concerts, voire plus généralement limiter notre liberté d’expression ?", avait-il demandé.
Visiblement, oui…