Kenza Farah : « Je pense avoir trouvé cette paix intérieure »

 Kenza Farah : « Je pense avoir trouvé cette paix intérieure »

Presse


“Je me bats”, “Lettre du front”, “Coup de cœur”, “Mon ange”… La trentenaire qui a déjà marqué une génération est de retour avec de nouveaux hits. 


Votre dernier album date de 2014 : vous avez attendu un petit moment avant de retrouver les studios…


J’avais besoin de faire une pause, de prendre du temps pour moi. En dix ans de carrière, j’avais enchaîné cinq albums, c’était intense professionnellement, mais j’ai eu l’impression de manquer des choses personnellement : mariages, anniversaires, naissances, décès… tous ces moments de la vie qu’il n’est pas possible de rattraper. Alors j’ai eu ce besoin urgent de me reconnecter avec ma famille et de profiter du temps présent. Je n’ai pas chômé pour autant, j’ai beaucoup voyagé, notamment au Brésil, en Thaïlande, aux Etats-Unis… Sur la route, je me suis livrée à une certaine introspection. Quelle femme j’étais devenue ? Qui j’étais ? Qu’est-ce que je donnais au public ? Est-ce que j’aime toujours ce que je fais ? J’ai créé le manque pour revenir plus forte, avec cette envie viscérale de retrouver le studio et l’écriture.


 


A quoi fait référence Au clair de ma plume, le nom de votre nouvel album ?


“La plume”, c’est mon écriture, mes textes, mon vécu, mon ressenti, mon authenticité. “Au clair”, car je le suis avec moi-même, je suis enfin en harmonie avec mon art, ma musique et mes aspirations. Je pense avoir trouvé cette paix intérieure, le bon équilibre entre vie personnelle et musicale.


 


Vous écrivez vos textes, et on a l’impression de lire un peu en vous, en écoutant vos chansons. Est-ce le cas ?


Mon vécu est mon inspiration. Dans cet album, je parle sans fard de mes déceptions amoureuses, de mes hauts et bas, de ma ville, Marseille, de mes proches, de mon absence, de la perte d’êtres chers, des règlements de compte tragiques, de mon divorce…


Je n’ai pas pour habitude de m’afficher sur les réseaux sociaux. Je suis assez secrète, ce qui a souvent alimenté les rumeurs. Dans le premier single “Photos”, j’y fais d’ailleurs allusion : “Ils veulent savoir pourquoi je ne souris pas sur les photos… même dans la foule je me sens seule, il y a des blessures que vous ne connaissez pas…” C’est aussi mon droit de réponse. Je montre ce que je veux, sans jamais oublier d’où je viens. J’ai beau avoir fait le tour du monde, le seul endroit où je me sente bien, c’est dans mon quartier marseillais.


 


Comment trouvez-vous votre place face à ces nouvelles vagues de chanteuses venues d’Internet, notamment ?


Les temps ont changé. Avant, les gens se déplaçaient pour acheter mes albums, j’avais des disques d’or ou de platine. Aujourd’hui, il faut jouer le jeu des réseaux sociaux. Alors je prends le temps de répondre à mon public, je l’écoute, je me sens portée quand il plébiscite mon retour. J’ai comme l’impression qu’il y a bien une place pour moi, cette chanteuse qui fait du pop-R’n’B à la sauce urbaine, où les textes priment sur une voix reconnaissable parmi les autres. Les gens m’ont vu grandir, depuis la jeune femme que j’étais à 20 ans, j’ai évolué, et eux aussi… J’aime imaginer que certains de mes albums sont comme des disques de chevet, ce genre de classiques qui te rappellent des souvenirs.


 


Vous avez déjà dix ans de carrière. Où vous imaginez-vous dans les dix prochaines années ?


J’aimerais bien avoir une vie simple, un grand jardin avec des enfants. Le soleil. Marseille. Ma maman, qui est si protectrice. Peut-être bien que dans dix ans, mes enfants seront alors ma seule priorité.