Aubercail : d’Aubervilliers à la Méditerranée
Le festival Aubercail fête ses douze ans. Les mots restent au cœur de cet événement qui offre un espace pour des artistes francophones ouverts sur le monde.
Douzième
Du 16 au 19 mai aura lieu la douzième édition du festival Aubercail à Aubervilliers (93). « Douze ans de diseurs, des mots et des clameurs… », ce festival fait la part belle aux auteurs, ceux qui ont de belles histoires à raconter, mais aussi ceux qui ont de belles causes à défendre. Aubercail se focalise sur la découverte ou redécouverte d’une dizaine d’artistes passionnés et passionnants.
Occitan et méditerranée
Dès demain (16 mai), les spectateurs pourront découvrir le groupe Du Bartàs. Trio créé en 2001, c’est aujourd’hui un quintet chantant en occitan et en arabe. Défendre l’occitan et tout le métissage de la musique de la méditerranée. Métissage ressenti au niveau des instruments utilisés : cuatro, oud, accordéon et violon oriental. Si un instrument doit symboliser ce métissage, c’est le cuatro. Guitare à quatre cordes, dont l’ancêtre est le luth, arrivée dans la péninsule ibérique avec les invasions mauresques. Cet instrument est encore très utilisé en Amérique du Sud. Alors qu’en Europe, on lui a adjoint une cinquième puis une sixième corde, devenant la guitare que nous connaissons. Par leur chœur et leur musique, Du Bartàs font revivre le métissage languedocien.
Une artiste « Sympa »
Autre artiste à découvrir, la chanteuse Leïla Ssina (19 mai), née en France de parents algériens, ayant grandi en région parisienne. Artiste au tempérament bien trempé, elle aime surprendre et être là où on l’attend pas. Depuis plus de dix ans, elle enchante le public avec sa « pop groove » comme elle le décrit elle-même. Humour, ironie, critique de la société de consommation, Leîla Ssina a énormément de choses à dire. D’ailleurs, elle pointait déjà les attitudes machistes, il y a deux ans dans une interview (Courrier de l’Atlas, mai 2016) : « Je pense qu’il faudrait pénaliser les agressions verbales envers les femmes. Mais le problème n’est pas seulement le verbal, c’est que souvent ça en arrive aux mains. Quand la fille a le malheur de répondre ou de riposter, elle prend des risques et ça c’est juste pas possible ».
Charly Célinain
Festival Aubercail, du 16 au 19 mars, Aubervilliers.
Programme complet sur http://www.aubercail.fr