Mozambique : un membre de Solidarités International tué sur place

 Mozambique : un membre de Solidarités International tué sur place

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Sur une route de la Province de Cabo-Delgado au Mozambique, un humanitaire de Solidarités international a été abattu par un groupe armé. La violence s’accentue dans un pays ravagé par des conflits avec des extrémistes. Le directeur général de l’association, Kevin Goldberg a accepté de répondre à nos questions sur la situation.

Kevin Goldberg, le directeur général de Solidarités International
Kevin Goldberg, le directeur général de Solidarités International lors d’une mission à Kharkiv en Ukraine en juin 2022 (Copyright Solidarités international)

Le Courrier de l’Atlas : Que s’est il passé ce dimanche dans la province de Cabo-Delgado au Mozambique ?

Kevin Golberg : Un collègue rentrait d’un déplacement familial dans une voiture privée. Il devait rejoindre ses collègues pour une distribution d’aide pour les déplacés dans la zone. Malheureusement, la voiture dans laquelle il se trouvait a fait l’objet d’une attaque. Des tirs ont été échangés et notre ami a succombé à ses blessures. Cette attaque visait un camion et plusieurs véhicules sur cette route.

Le Courrier de l’Atlas : Quelle est la réalité de la situation au Mozambique ?

Kevin Golberg : La province la plus pauvre du Mozambique (à Cabo-Delgado) est la proie d’affrontements entre différents groupes armés et le pouvoir étatique. Plusieurs groupes ont un positionnement extrémiste. Ils ont aussi des attachements à des groupes internationaux comme l’EIAC (Etat Islamique en Afrique Centrale). Ceci explique leur opposition au pouvoir central.

Le Courrier de l’Atlas : Quelle est la situation sanitaire sur place ?

Kevin Golberg : Il y a un peu plus de 730 000 personnes qui ont été déplacées au Mozambique. Cette province est aussi la proie de changements climatiques et environnementaux. Notre première mission sur place avec Solidarités International coïncide avec les inondations de 2019. Nous sommes revenus en 2021 à l’aune de la reprise des combats. Dans cette situation, de nombreuses personnes déplacées n’ont pas toujours accès à l’alimentation ou à l’eau potable. Nous répondons à ces besoins essentiels avec l’Unicef, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ou le HCR.

Le Courrier de l’Atlas : Quels sont les rapports des humanitaires avec ces groupes armés ?

Kevin Golberg : Les échanges sont souvent difficiles. Nos interventions sont indépendantes et neutres. Il nous faut leur faire comprendre l’importance du droit international humanitaire. Hélas, nous sommes face à des groupes qui ne sont pas dans une logique d’échanges. Ils ont du mal à accepter que l’on vienne en aide aux populations. Hélas, nous pouvons être des cibles.

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