Mouvement BDS : L’autrice à succès Sally Rooney bloque la traduction de son roman en Israël
L’écrivaine irlandaise à succès, Sally Rooney, a refusé de céder les droits de son dernier roman en Israël. L’autrice souhaite ainsi marquer sa solidarité avec les Palestiniens victimes de la politique d’apartheid.
Sally Rooney a confirmé qu’elle ne vendrait pas les droits de traduction de son nouveau roman à succès, Beautiful World, Where Are You à un éditeur israélien. Le roman est un franc succès de librairie. Dans son pays natal, il est devenu en trois jours seulement le livre le plus vendu de l’année 2021. Les traductions se multiplient dans le monde entier.
Mais, à la suite de deux rapports critiques de Human Rights Watch et de l’organisation israélienne de défense des droits humains, B’Tselem, Sally Rooney a déclaré qu’elle soutenait le boycott, les mouvements de désinvestissements et sanctions (BDS), selon Irish Times (lien en anglais). Ces rapports dénonçaient le sort des Palestiniens, s’apparentant à une politique d’apartheid en vertu du droit international.
BDS est « une campagne populaire non violente appelant à un boycott économique et culturel des entreprises et institutions israéliennes complices », précise-t-elle. Une initiative qui a pour modèle « le boycott économique et culturel qui a contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud ». Ses deux premiers romans, Conversations with Friends and Normal People, avaient été traduits en hébreu par Katyah Benovits et publiés en Israël par Modan.
Rooney a reconnu que « de nombreux États autres qu’Israël sont coupables de graves violations des droits humains ». Cependant, a-t-elle ajouté, « cela était également vrai de l’Afrique du Sud pendant la campagne contre l’apartheid là-bas. Dans ce cas particulier, je réponds à l’appel de la société civile palestinienne, y compris tous les principaux syndicats et syndicats d’écrivains palestiniens
Des centaines d’artistes rejoignent le mouvement BDS».
« Je comprends que tout le monde ne sera pas d’accord avec ma décision. Mais, je ne pense tout simplement pas qu’il serait juste pour moi dans les circonstances actuelles d’accepter un nouveau contrat avec une entreprise israélienne qui ne prend pas publiquement ses distances avec l’apartheid et ne soutient pas les droits du peuple palestinien tels que les reconnaît l’ONU ».
« Si je peux trouver un moyen de vendre ces droits qui soit conforme aux directives de boycott institutionnel du mouvement BDS, je serai très heureuse », explique Mme Rooney. En mai, elle faisait partie des centaines d’artistes à signer une lettre accusant Israël d’apartheid et appelant à son isolement international.
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Roger Waters, le cofondateur de Pink Floyd ou encore l’auteure-compositrice-interprète Patti Smith ont pris une position similaire. En 2012, Alice Walker n’a pas permis que son roman à succès, The Color Purple, soit traduit en hébreu pour soutenir le boycott.
Au total, plus de 600 musiciens ont signé la lettre ouverte. Celle-ci encouragent les artistes à boycotter les représentations dans les institutions culturelles israéliennes. Ce, afin de « soutenir le peuple palestinien et son droit à la souveraineté et à la liberté ».