La mortalité due au covid-19 a été plus forte chez les personnes nées à l’étranger

 La mortalité due au covid-19 a été plus forte chez les personnes nées à l’étranger

La hausse des décès est plus forte pour les personnes nées à l’étranger, dont beaucoup occupent des emplois essentiels qui ont continué leur activité pendant la pandémie

La hausse de la mortalité due au covid-19 est plus importante pour les personnes nées à l’étranger, révèle l’Insee ce mardi. C’est principalement dû au fait qu’elles résident dans des territoires peuplés et qu’elles sont pour beaucoup des « travailleurs clés » qui ont poursuivi leur activité.

En France, 129 000 décès toutes causes confondues ont été constatés durant les mois de mars et d’avril, en pleine épidémie de coronavirus, contre 102 800 pour la même période en 2019. Mais, cette  hausse de 25 % varie beaucoup selon le pays de naissance. Ainsi, les décès de personnes nées à l’étranger ont augmenté de 48 % sur la période par rapport à la même période en 2019 contre 22 % pour les décès de personnes nées en France, selon des chiffres de l’Insee.

Il y a ainsi eu +54 % de décès chez les natifs du Maghreb, +91 % chez les personnes originaires d’Asie et jusqu’à +114 % chez celles nées en Afrique (hors Afrique du Nord). Dans le même temps, la hausse des décès des personnes nées en Europe (hors France) et dans un pays d’Amérique ou en Océanie est proche de celle observée pour les personnes nées en France.

Cet excédent de mortalité due au covid-19 peut s’expliquer par le fait que les personnes étrangères résident davantage dans les territoires densément peuplés. C’est surtout le cas en Île-de-France, région la plus fortement touchée par le Covid-19 avec une hausse de 92 % des décès en mars-avril par rapport à 2019.

 

Concentration en Ile de France, logements exigus, professions à risque

En effet, un tiers des personnes nées au Maghreb et la moitié de celles nées dans un autre pays d’Afrique et en Asie résident dans cette région, contre 16 % des personnes nées en France. Le logement, l’utilisation des transports en commun et la profession : autant de facteurs qui peuvent réduire les possibilités de distanciation sociale qui augmentent les risques de contamination.

Selon l’Insee, les personnes nées en Afrique et en Asie ont les logements les plus exigus (entre 1,3 et 1,6 pièce par occupant contre 1,8 pour l’ensemble des habitants) et sont celles qui utilisent habituellement le plus les transports en commun.

En outre, 14 % des personnes en emploi et nées dans un pays du Maghreb et 15 % de celles nées dans un autre pays d’Afrique sont des « travailleurs clés ». Ces personnels de santé, aides-soignants, ambulanciers, forces de l’ordre, transports publics, pompiers, vendeurs, livreurs ou agents de nettoyage qui ont poursuivi leur activité et ont été parmi les plus exposés au risque de contamination. Contre 11 % des personnes décédées nées en France. On estime ainsi qu’il y a entre 4000 et 5000 médecins étrangers exerçant en France, venant principalement d’Afrique du Nord et de l’Ouest.

 

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