Mort du président tchadien Idriss Déby blessé au combat

 Mort du président tchadien Idriss Déby blessé au combat

Le président Tchadien Idriss Déby en uniforme. Photo Twitter présidence du Tchad

Le président tchadien Idriss Déby Itno est mort mardi au lendemain de sa réélection à la tête du pays. Il est décédé des suites de blessures reçues ce week-end alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord.

Âgé de 68 ans, Idriss Déby était le tout-puissant chef d’État du Tchad depuis son coup d’État le 2 décembre 1990. Prise de pouvoir pour laquelle il a reçu le soutien de la France. Militaire dans l’âme, «IDI», ne rechignait jamais à enfiler son treillis. C’est en commandant son armée au front, face aux rebelles qui depuis des années remettent en cause son pouvoir, qu’il a été mortellement blessé.

Lundi encore, le parti au pouvoir se félicitait de la victoire électorale et assurait que la situation était sous contrôle. Le président qui dirige le Tchad d’une main de fer depuis 30 ans, a été réélu pour un sixième mandat avec 79,32 % des suffrages exprimés, selon des résultats officiels énoncés lundi.

 

Président-général

Le secrétaire général du MPS, Mahamat Zen Bada, saluait « une belle victoire au premier tour » tout en ayant « une pensée très forte pour nos frères, nos camarades, soldats de l’armée tchadienne qui sont tombés sur le champ d’honneur ». L’armée tchadienne a en effet affirmé lundi avoir tué plus de 300 rebelles et fait 150 prisonniers. L’incursion qui dure depuis huit jours dans le nord du pays a aussi coûté la vie à cinq militaires.

« Le président de la république, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille », a annoncé ce mardi le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad.

 

Principal soutien de la France au Sahel

Quasi-paria il y a une décennie, le président était l’un des principaux soutiens de la France au Sahel. Ses soldats, considérés comme les meilleurs de la région, forment l’essentiel de la composante africaine au sein de l’opération Barkhane.

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Le maréchal président fut l’un des premiers à alerter sur les graves conséquences qu’aurait la chute du dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Son armée est respectée et fait figure de force stabilisatrice au Sahel. L’opération militaire française a d’ailleurs installé son quartier général N’Djamena, capitale du Tchad.

Il a pu compter sur l’appui militaire de la France à plusieurs reprises. En 2008, une offensive rebelle avait échoué in extremis aux portes du palais présidentiel de N’Djamena grâce à l’appui de l’armée française. En 2019, une colonne rebelle avait tenté une nouvelle incursion depuis la Libye, mais avait été stoppée loin de la capitale par des frappes aériennes françaises.