Mort de Thomas: manifestations interdites dans la Drôme

 Mort de Thomas: manifestations interdites dans la Drôme

Une série de rassemblements est prévue le week-end du 30 novembre au 1er décembre, en mémoire de Thomas, tué le 22 novembre 2023 devant la salle des fêtes de Crépol, un petit village de la Drôme, dans le sud-est de la France.(Photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

La préfecture exclut les rassemblements d’extrême droite le weekend prochain en mémoire du jeune homme. Elle craint des « troubles importants » à l’ordre public.

 

Un groupuscule d’ultradroite baptisé « Justice pour les nôtres » a appelé à se réunir le 30 novembre à Romans-sur-Isère, en mémoire de Thomas, présenté par ces organisations comme une « victime de l’immigration ».

La préfecture n’a pas accordé d’autorisation pour ce rassemblement. Le collectif a ainsi annoncé « le dépôt d’un référé liberté » pour contester l’arrêté préfectoral.

« Francocide »

Des associations antiracistes avaient l’intention d’organiser une contre-manifestation, dénonçant une instrumentalisation politique du décès de Thomas.

Là-dessus, la préfecture s’accorde avec les associations de gauche : « cette récupération fait l’objet depuis plusieurs semaines de nombreux tractages, courriers et déclarations publiques laissant craindre des troubles importants et des affrontements idéologiques à Romans-sur-Isère, Bourg-de-Péage, Crépol et Valence », écrit les services préfectoraux dans un communiqué.

Malgré tout, le préfet de la Drôme a décidé d’interdire ces deux manifestations, et plus largement tous les rassemblements, de 8h samedi à 20h dimanche dans ces quatre villes, au motif « de lutte contre le racisme, de haine, de francocide, d’insécurité ou d’immigration ».

Expédition punitive

Il y a un an, la mort de Thomas, un lycéen de 16 ans poignardé lors de violences à la fin d’un bal de village, avait enflammé la classe politique, la droite et l’extrême droite s’emparant du sujet pour dénoncer une insécurité croissante dans les campagnes venue selon elles des banlieues sensibles.

Quelques jours après le meurtre, des militants d’ultradroite avaient pour leur part organisé une manifestation aux allures d’expédition punitive dans le quartier de la Monnaie à Romans.