Mort de Nahel: l’enquête est terminée
Les juges d’instruction ont clos leur enquête sur la mort du jeune Nahel tué d’une balle, tirée à bout portant par un policier qui contrôlait sa voiture.
Le parquet a maintenant trois mois pour rendre son « réquisitoire définitif » de renvoyer ou non devant une cour d’assises le policier auteur du tir. L’avocat du policier a dès lors indiqué son intention de « faire des observations aux fins de non-lieu ». L’auteur du coup de feu mortel a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Mi-juillet s’est tenue une confrontation entre les policiers, la mère de Nahel et les deux passagers présents dans la voiture avec l’adolescent au moment des faits.
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Versions policières
Une reconstitution des faits a eu lieu le 5 mai. Le but était de confronter les protagonistes du dossier à leurs déclarations contradictoires sur les circonstances qui ont mené un motard de la police à tirer sur l’adolescent de 17 ans. A l’issue d’une course-poursuite, le Mercedes conduite par Nahel avait été arrêtée par la circulation. Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur un motard de la police, a rapidement été infirmée par une vidéo de la scène diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit deux policiers sur le côté du véhicule, braquant le conducteur de leurs armes. L’un d’eux lui tire dessus alors que le véhicule redémarre. La voiture s’encastre ensuite dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin. Les policiers ont maintenu qu’ils étaient en danger de mort car coincés entre la voiture et un mur. Des témoins ont assuré qu’ils avaient entendu les policiers menacer l’adolescent. Les deux autres passagers de la voiture, âgés de 14 et 17 ans au moment des faits, ont assuré que Nahel avait été frappé à coup de matraque sur les bras.
Un milliard d’euros
Le 27 juin 2023, la mort de Nahel a déclenché une vague de colère et une série d’émeutes à travers la France. Ecoles, tribunaux et autres bâtiments publics ont été attaqués, de nombreux magasins pillés: des dégâts ont été estimés à un milliard d’euros, selon un rapport du Sénat.