Mondiaux d’athlétisme. « Sur 800m, je vois bien deux médailles pour l’Algérie », Djabir Saïd-Guerni ancien champion du monde

 Mondiaux d’athlétisme. « Sur 800m, je vois bien deux médailles pour l’Algérie », Djabir Saïd-Guerni ancien champion du monde

En 2003, Djabir Saïd-Guerni devenait champion du monde du 800m à Paris.

C’est historique : deux athlètes algériens sont en finale du 800m aux Championnats du monde qui ont lieu en ce moment à Eugène aux États-Unis. Djamel Sedjati et Slimane Moula se sont qualifiés dans la nuit de jeudi à vendredi assez facilement en remportant tous les deux leurs séries. La finale aura lieu ce dimanche 24 juillet, à 3h10 (heure de Paris).

Une chance réelle de médaille, pratiquement vingt ans après le seul sacre algérien sur cette distance. C’était en 2003, à Paris. L’Algérien Djabir Saïd-Guerni remportait la médaille d’or sur le double tour de piste. Nous avons pu le joindre.

 

Pratiquement 20 ans après votre sacre, un athlète algérien pourrait devenir champion du monde sur 800m…

Si les deux athlètes s’entendent bien, ils pourraient avoir un champion du monde et un vice-champion du monde ! Je vois bien deux médailles pour l’Algérie lors de cette finale. Je suis ces deux athlètes depuis quelques années et ils sont vraiment très forts, chacun dans des styles différents. Je pense que ce dimanche, ils vont frapper un grand coup. De toute façon, à l’avenir, Djamel Sedjati et Slimane Moula vont apporter beaucoup de médailles à l’Algérie.

 

Comment expliquez-vous qu’entre 2003 et aujourd’hui, à part la médaille d’argent de Makhloufi aux JO de Rio en 2016, l’Algérie ne brille pas sur 800 m….

Il n’y a pas que sur le 800 m que l’athlétisme algérien a du mal. Il a traversé des moments difficiles entre mon sacre et aujourd’hui. Les athlètes étaient mieux encadrés à mon époque.

Il y a eu tellement de changements au sein de la fédération, des combats internes ont eu lieu entre les différents membres qui ont délaissé la préparation des athlètes. Comment vouliez-vous bâtir une équipe compétitive dans ces conditions ?

 

Et l’athlétisme aujourd’hui en Algérie ?

Il va beaucoup mieux. Il y a un tel vivier de bons athlètes et dans toutes les disciplines. Il y a bien entendu les deux spécialistes du 800 m Djamel Sedjati et Slimane Moula, il y a aussi Yasser Triki au triple saut, Abdelmalik Lahoulou aux 400 haies, Abderrahmane Hammad en saut et hauteur, sans parler de tous les autres jeunes qui arrivent.

Je pense que si tous ces athlètes sont bien pris en charge par la fédération algérienne, ils pourraient faire très mal aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, comme nous avions brillé aux JO de Sydney en 2000 (NDLR : L’équipe d’Algérie d’athlétisme avait remporté 4 médailles). J’y crois dur comme fer.

 

Quel souvenir gardez-vous de votre sacre aux Mondiaux de Paris en 2003 ?

Je n’oublierai jamais tous ses drapeaux algériens qui ont été déployés dans le stade de France ce 31 août 2003 alors que je venais de franchir la ligne d’arrivée le premier. Je me souviens comme si c’était hier. À l’époque, je courais presque à domicile puisque je vivais à Aubervilliers. Puis vint la remise de médaille et l’hymne national algérien a retenti dans tout le stade. C’était tellement beau et fort. J’en ai des frissons ! À travers le sport, on donnait une autre image de l’Algérie. C’était tellement important surtout quelques années après la décennie noire…