Mondial 2022 : Scènes de liesse à Tunis et Casablanca
Soirée au suspens haletant dans les capitales du Maghreb ! A mesure qu’à Alger, on apprenait tour à tour le carton réalisé par les Lions de l’Atlas face à la République du Congo (RDC), et le nul des Aigles de Carthage face au Mali, résultats tous deux synonymes de qualification à la Coupe du monde au Qatar, la pression s’accentuait sur les épaules des Fennecs. Mais les voies du football ont été particulièrement cruelles pour les Algériens, qui croyaient pourtant avoir fait le plus dur. Reportage vidéo à Tunis.
Tant au stade Hamadi Agrebi de Radès que dans les rues de Tunis, l’euphorie est d’autant plus spéciale ce soir qu’elle sort les Tunisiens de la torpeur des clivages politiques, des pénuries alimentaires et de la morosité économique.
« Nous avons fait l’essentiel, le résultat de 0 – 0 ne reflète pas à première vue la physionomie du match et notre domination, mais peu importe ! Nous serons à la Coupe du monde pour la sixième fois de notre histoire, nous pouvons être fiers de ce succès historique ! »… C’est en ces termes que s’est exprimé Jalel Kadri au terme d’une rencontre où ses hommes se sont battus sur chaque ballon.
Le sélectionneur fraîchement investi devient avec cette qualification le troisième homme à emmener les Tunisiens en tant que coach au prestigieux Mondial, après Abdelmajid Chetali et Nabil Maâloul. « Disputer la Coupe du monde, c’est le rêve ultime de tout joueur professionnel de football et de tout sélectionneur. De grands joueurs n’ont pas eu cette chance dans leur carrière », s’enorgueillit Kadri.
Solides en défense, les Tunisiens ont tenu bon grâce notamment à une remarquable prestation de Aïssa Bilal Laïdouni (25 ans), qui fêtait sa première année en sélection tunisienne. Le joueur du Ferencvaros TC, champion en titre hongrois, présente la particularité d’avoir visé d’abord la sélection algérienne en 2020, étant de nationalité franco-tuniso algérienne.
Rigide en pointe, Seifeddine Jaziri a été remplacé en fin de match. Quelques minutes plus tard, une ovation a accueilli l’entrée sur le terrain du cadet de l’équipe, le jeune Hannibal Mejbri (18 ans), à qui le sélectionneur tunisien a offert une participation symbolique en guise d’hommage à cette nouvelle coqueluche du public.
« Nous ne dormirons pas ce soir, nous feront la fête jusqu’au petit matin ! », nous interpellent des supporters en délire dans le centre ville de Tunis, conscients de l’importance de cette Coupe du monde pour la première fois en terre arabe, là où à Doha, la Tunisie compte une communauté estimée à au moins 30 mille ressortissants. Même liesse populaire dans les rues des grandes villes marocaines.
Le Maroc l’emporte avec la manière
Les joueurs marocains de Vahid Halilhodzic ont quant à eux montré un visage autrement plus efficace qu’au match aller contre la RDC, grâce notamment à l’excellente performance de l’Angevin Ounahi, auteur d’un doublé, pour remettre ça en phase finale de la Coupe du monde, quatre ans plus tard, avec le panache en prime : 4 – 1, carton plein !
Menés 0 – 1 tout au long du match par les Lions indomptables, et égalisant en fin de rencontre, la désillusion est en revanche énorme pour les Algériens auront sans doute péché par excès de confiance, criant victoire un peu trop vite dans les dernières minutes du temps additionnel. Karl Toko Ekambi est en effet venu briser les rêves des Algériens par un deuxième but littéralement dans les toutes dernières secondes de jeu, 5 minutes après le but algérien que l’on pensait avoir scellé le sort de la rencontre.
A moitié gâchée car elle aurait pu être complète, la joie des Tunisiens et des Marocains vient néanmoins consoler également les malheureux Egyptiens éliminés ce soir aux penalties face au Sénégal.