Moncef Marzouki : « Rendez leurs vaccins aux Emiratis ! »

 Moncef Marzouki : « Rendez leurs vaccins aux Emiratis ! »

L’ancien président de la République, Moncef Mazouki, a solennellement appelé l’actuel exécutif tunisien à restituer aux Emirats arabes unis un millier de vaccins anti Covid-19 reçus en guise de don.

Estimant que le geste en question avait fait l’objet d’une humiliante récupération par des médias émiratis, l’ancien président Moncef Marzouki, connu pour son franc-parler, s’est ainsi illustré par une réaction d’orgueil remarquée, publiée sur sa page officielle.

Un « cadeau empoisonné »

Dans son édition du 4 mars, le journal émirati Al-Aïn, considéré comme étant proche du pouvoir, avait présenté le don de vaccins octroyé aux Tunisiens, comme une œuvre charitable des EAU envers les pays démunis et dans le besoin, évoquant une fantasmée « une liesse populaire en Tunisie, à l’arrivée des vaccins anti-Covid des Emirats », alors même que l’on sait aujourd’hui que la présidence de la République a caché l’arrivée de ce don à Carthage.

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Le média ira jusqu’à comparer ce don à celui, concomitant, offert à la sinistrée bande de Gaza. Une instrumentalisation claire à des fins de propagande qui indigne une partie de l’opinion tunisienne dont Marzouki se fait l’écho.

« J’approuve la proposition d’Abdellatif Mekki (ancien ministre Ennahdha de la Santé, ndlr), et je partage la colère de tout tunisien et tunisienne concernant la fuite de cette affaire puis de son instrumentalisation médiatique », a-t-il asséné, avant de poursuivre : « Rendez aux gouvernants des Emirats leurs vaccins ! Cette charité digne de mépris ne pourrait être faite aux Tunisiens », s’est-il insurgé à l’endroit ce qu’il a considéré comme « les pires ennemis de l’émancipation de notre peuple et notre nation ».

La veille, le dirigeant d’Ennahdha Abdellatif Mekki avait le premier appelé à rendre lesdits vaccins, rejoint en cela par le député Yassine Ayari qui a proposé de se cotiser à raison de 25 euros par vaccin de sorte de restituer cette offrande à ses expéditeurs.

Depuis l’annonce de son retrait de la vie politique, fin 2019, Moncef Marzouki se fait rare dans les médias, à l’exception de quelques saillies telles que celle-ci en l’occurrence, quoique le blocage politique en cours en Tunisie semble l’encourager à revenir progressivement sur le devant de la scène politico-médiatique. L’homme ne cache plus en effet son rejet de la politique menée par le président Kais Saïed, dont il a récemment qualifié la version officielle de sa tentative d’empoisonnement sur France 24 de « grotesque ».