Mohamed Kaci, journaliste de TV5Monde lâché par sa chaîne pour son interview avec un porte-parole de l’armée israélienne
C’est une première et on espère que ce sera une dernière ! Lundi 20 novembre, la chaîne TV5MONDE a publiquement « regretté » la façon dont son journaliste Mohamed Kaci a conduit un entretien avec un porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, le 15 novembre.
Le journaliste a pourtant juste fait son travail en voulant en savoir plus sur le comportement de l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne, notamment sur l’attaque de l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la ville, une intervention militaire dénoncée par les Nations unies.
« Entrer dans un hôpital, pour vous, ça correspond au respect des règles et du droit international, en particulier humanitaire ? », a demandé le présentateur. Mais la question qui a sans doute provoqué la colère du colonel israélien est la suivante : « Donc, vous vous comportez comme le Hamas, c’est ce que vous nous dites ce soir ? »
En réponse, le porte-parole de l’armée israélienne a accusé le journaliste de TV5Monde de se comporter en « militant » ce qui a conduit à Mohamed Kaci à remercier brutalement son interlocuteur, mettant un terme à l’entretien.
Pour TV5MONDE, son employeur, « les règles journalistiques, applicables à toute interview, n’ont pas été respectées », explique la chaîne dans un communiqué. « Ce qui a conduit à donner l’impression, dans la dernière question, que les modalités d’intervention de l’armée israélienne étaient équivalentes à la stratégie du Hamas, organisation considérée comme terroriste par de nombreux États ».
Heureusement pour Mohamed Kaci et pour notre travail de journaliste, les témoignages de solidarité avec notre confrère, connu pour son professionnalisme ont inondé les réseaux sociaux.
Rosa Moussaoui, journaliste à l’Humanité a montré avec justesse son indignation sur sa page Facebook : « Ce communiqué de TV5 MONDE est scandaleux, c’est une honte. L’autre victime de la guerre c’est la vérité ; notre rôle de journalistes n’est pas de dérouler le tapis rouge à la propagande militaire en relayant complaisamment des ‘informations’ qu’on nous empêche de vérifier ».