Mohamed Choukri, l’analphabète qui deviendra écrivain

C’est l’histoire d’un enfant de rues, plongé dans la misère, analphabète, qui apprend à lire et à écrire à l’âge de 21 ans,  et qui deviendra plus tard écrivain et instituteur. Il est considéré aujourd’hui comme un écrivain majeur de la littérature contemporaine marocaine. C’est Mohamed Choukri. 

Mohamed Choukri est né en 1935 dans un petit village berbérophone du Rif près de Nador, dans le nord du Maroc. Une région à cette époque plongée dans la famine. Il vient d’une famille nombreuse et extrêmement pauvre qui a du fuir le village à cause de la misère et qui part pour Tétouan lorsqu’il avait 7 ans, puis Tanger, et un temps à Oran. 

À l’âge de 11 ans, il fuit son foyer et s’installe seul à Tanger et deviendra un enfant des rues. Mohamed Choukri tente de survivre en faisant de petits métiers. Il est confronté à la misère, à la violence, à la prostitution et aux drogues. Il deviendra contrebandier pour un temps.

À l’âge de 20 ans, alors qu’il était en prison, il  fait la rencontre de son compagnon de cellule qui l’initie à la lecture et l’écriture. Lorsqu’il sera relâché, il rencontre une personne qui l’aide à intégrer une école à Larache. Une rencontre qui changera le cours de sa vie. Il passera alors du statut d’analphabète à celui d’écrivain et instituteur.

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Son plus grand succès sera son roman autobiographique, Le pain nu. Il sera traduit en trente-neuf langues et vendu à 150 000 exemplaires. Il y parle de l’épreuve de l’extrême pauvreté, de la violence, de la délinquance, du sexe, de la prostitution et des drogues. Le pain nu a provoqué un tollé dans les pays arabes, et sera censuré pour un temps au Maroc.

Le 15 novembre 2003, il décède des suites d’un cancer à l’hôpital militaire de Rabat. Mohamed Choukri est considéré comme un écrivain majeur de la littérature contemporaine marocaine, et son livre, Le pain nu, comme un classique de la littérature arabe.