Mineurs isolés étrangers : espoir et première en France
Après plus d’un mois à la rue, les mineurs isolés étrangers (MIE) qui campaient à Paris (11e) sont finalement hébergés. Un gymnase les accueillera temporairement, avant qu’ils ne bénéficient d’une prise en charge pérenne.
Temporaire
Cinq semaines de campement au square Jules Ferry (Paris, 11e arrondissement) et enfin, le 4 août, une solution. Les 48 jeunes isolés étrangers se sont vus temporairement mis à l’abri dans le gymnase Japy (Paris, 11e). A cause de leur état de santé, 30 autres ont obtenu un hébergement hôtelier.
« Une solution temporaire, le temps que la Ville de Paris en lien avec l’Etat organise une prise en charge plus pérenne », précise Médecins sans Frontières (MSF).
Jusqu’ici ces jeunes étaient accompagnés au quotidien et ne devaient leur salut qu’à cinq associations. Il s’agit de : Le Comede, MSF, les Midis du MIE, TIMMY et Utopia 56.
Attente et recours
La plupart des MIE sont en recours devant le juge des enfants. « Pour faire reconnaître leur situation après une première évaluation défavorable », explique MSF.
Pour bénéficier de la protection de l’Aide sociale à l’Enfance, leur minorité doit être reconnue par les administrations de l’Etat.
La procédure n’est pas aisée pour ces jeunes migrants. De nombreux biais entachent les différents tests permettant de déterminer la minorité. En plus de la crise du coronavirus qui a fortement ralenti toutes les procédures.
Structure dédiée
L’hébergement dans le gymnase Japy (Paris, 11e) est donc temporaire.
Après d’âpres négociations, la ville de Paris, aidée d’un co-financement de l’Etat, envisage une solution. Il s’agit « d’ouvrir une structure dédiée spécifiquement à la prise en charge des mineurs non accompagnés, en recours devant le juge des enfants », rapporte MSF.
Ce dispositif, qui serait une première en France, suscite l’espoir. « Cela représenterait bien sûr une avancée significative dans la bataille. Une lutte menée depuis des années pour faire appliquer le respect de la présomption de minorité » selon Corinne Torre. La cheffe de mission MSF en France précise que MSF restera vigilant, en attendant la concrétisation de ce projet. L’organisation refuse qu’on remette ces jeunes « à la rue dans quelques semaines ».
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