Mineurs isolés étrangers : déjà 100 jours d’occupation de la place de la Bastille
La mobilisation des mineurs isolés étrangers, place de la Bastille (Paris), continue. Soutenus par Utopia 56, ceux-ci espèrent toujours obtenir une solution pérenne de logement.
100 jours de mobilisation. Ce cap symbolique est passé hier (7 septembre) et la détermination n’a pas faibli. Plus de trois mois que plusieurs dizaines de mineurs isolés étrangers occupent la place de la Bastille dans un campement. Soutenus et aidés par Utopia 56, ces jeunes sont, pour la plupart, en recours de minorité. Deux difficultés s’élèvent devant eux. Faire reconnaître leur minorité et ensuite obtenir un hébergement pérenne. Selon les chiffres de l’association, depuis fin mai, une cinquantaine de jeunes ont été reconnus mineurs et ont donc pu accéder à leurs droits, dont celui d’avoir un logement.
Le dialogue paie
Le dialogue instauré avec les autorités semble commencer à payer. Utopia se félicite que la mairie de Paris ait finalement promis l’ouverture d’un dispositif de 40 places dédiées à l’accueil des jeunes en procédure de recours. « C’est bien, mais loin d’être suffisant (…) Notre objectif est de pouvoir établir un dialogue de fond avec les autorités, et ainsi espérer enfin sortir de manière pérenne du passage à la rue pour tout jeune en recours de minorité à Paris et ailleurs en France », insiste l’association.
Ignorés par l’Etat
Si les choses semblent commencer à évoluer du côté de la ville de Paris, il se pourrait que nouer un dialogue avec le gouvernement prenne plus de temps. Malgré le fait d’avoir interpellé plusieurs fois la secrétaire d’Etat à l’enfance, Charlotte Caubel, Utopia 56 n’a pas eu les réponses escomptées : « la seule réaction concrète des autorités s’est matérialisée en une tentative d’entrave de notre action par le ministère de l’Intérieur, tentant (…) de mettre un terme à notre occupation revendicative ». En attendant, les jeunes qui ont investi la place de la Bastille continuent de revendiquer leur droit à l’éducation, tel qu’il est inscrit dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.