Sea-Watch 3 : la solidarité criminalisée
Sauver des vies en Méditerranée peut coûter cher. Carola Rackete, capitaine du Sea-Watch 3, pourrait en faire les frais face à la justice italienne.
La solidarité, un délit ?
Dans la nuit du 28 juin, pour sauver la vie de 40 migrants, la capitaine du Sea-Watch 3, Carola Rackete a décidé, après 17 jours d'attente en mer, d’accoster dans le port de l’île de Lampedusa malgré l'interdiction du gouvernement italien.
Pour ce geste de solidarité, cette dernière « arrêtée puis assignée à résidence, risque d’être inculpée pour « aide à l’entrée irrégulière » et « résistance ou violence contre navire de guerre ». Ce qui pourrait lui valoir 15 ans de réclusion et une amende de 50 000 euros.
Criminalisation
Le réseau Migreurop pointe la démarche du ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, dont les intentions seraient en contradiction avec les conventions internationales, prévoyant « l’obligation de débarquement en lieu sûr des personnes secourues en mer » :
« La théâtralisation et la dramatisation de cette opération de sauvetage, orchestrées par Matteo Salvini, lui permettent d’entériner en pratique son décret-loi « sécurité bis », entré en vigueur le 15 juin 2019 avant même son passage devant le parlement italien. Ce décret vise à renforcer la criminalisation de la migration et des solidarités ».
Résistance
Malgré la criminalisation de la solidarité envers les migrants et les éventuelles sanctions pouvant s'abattre sur les citoyens solidaires, une vague de résistance tente mettre en avant des valeurs plus humanistes.
Citoyens lambda et députés se sont interposés en faveur des migrants rapporte Migreurop : « des députés de l’opposition sont restés à bord du Sea-Watch 3 jusqu’à ce que tout le monde ait pu débarquer, des habitants de Lampedusa ont dormi plus d’une semaine sur le parvis de l’église aux côtés de son prêtre en demandant que les exilés soient débarqués ».