Migrants : entre accueil et répression policière

 Migrants : entre accueil et répression policière


La façon d'accueillir les exilés, notamment à Paris et en région parisienne, semble souffrir d'un double discours de la part des autorités.


Intervention musclée


La semaine dernière (3 juin), un collectif d'exilés, qui occupait depuis quelques jours un immeuble déserté depuis près de cinq ans à Bagnolet, a été délogé de façon assez brutale rapporte le GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés) :


« Les forces de police, arrivées en nombre à l’aube, les ont en effet poussés à se réfugier sur le toit de l’immeuble. La police a ensuite tenté d’interpeller une à une les personnes présentes sur le toit à coups de matraques et de charges régulières ».


Une situation dangereuse qui s'est finie sans drame par l'arrestation d'une vingtaine d'exilés.


Urgence


Dans ce groupe d'une vingtaine de personnes, trois exilés devaient passer en comparution immédiate dans le 5 juin. Ça n'a finalement pas été le cas : « Les trois exilés n’ont pas voulu passer en comparution immédiate le 5 juin afin de préparer leur défense. Ils passeront de nouveau devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 23 octobre pour l’audience au fond ».


Principalement composée de Tchadiens, dont quelques opposants au Régime établi dans ce pays, cette vingtaine d'exilés devrait pouvoir bénéficier d'une protection de la France au titre du droit d'asile selon le GISTI.


Paradoxe


D'un côté, une répression policière incessante, de l'autre des initiatives d'aide et d'accueil. Des actions aux antipodes surtout lorsque l'on voit que 4 jours avant cette épisode d'interpellations sur les toits, était inaugurée une halte humanitaire pour les migrants.


Ce lieu, dont la gestion et la coordination ont été confiées à l'Armée du salut, sera ouvert 7 jours sur 7, de 8h à 19h. Cette halte de jour permettra aux migrants d'accéder à des toilettes, douches, un accueil café, une salle de repos et d’animation.


L'idée de ce lieu sera « de centraliser les actions et d’apporter une aide aussi complète que possible, tant en matière sociale, qu’administrative, de santé ou encore d’addiction » comme le précise l'Armée du salut lors de l'ouverture.