Loi « Asile et immigration » : « Sur la pente sécuritaire ! »

 Loi « Asile et immigration » : « Sur la pente sécuritaire ! »

La sénatrice EELV


Alors que le projet de loi « Asile et immigration » est examiné, depuis hier, à la commission des lois, les opposants continuent de faire entendre leur voix.  


Délit de solidarité


Dans un contexte où la politique migratoire française se fait de plus en plus dure, la forme actuelle de la future loi « Asile et immigration » inquiète les associations de soutien aux migrants qui appelaient à un rassemblement aujourd'hui (4 avril) contre cette loi.


Très impliquée sur le sujet de l'accueil des migrants, la sénatrice EELV, Esther Benbassa, travaille à améliorer l'accueil. Cette dernière a notamment déposé une proposition de loi, le 24 février dernier, avec le soutien du groupe CRCE (Groupe communiste républicain citoyen et écologiste), visant à l’abrogation du « délit de solidarité » :


« Condamner les passeurs, nous sommes tous d'accord. Mais ceux qui aident les migrants dans un but humanitaire, ne doivent pas être sanctionnés ».


Allongement de la rétention


Parmi les nombreux points posant problème dans la loi « Asile et immigration », les associations pointent la proposition d'allongement de la durée de la rétention administrative jusqu’à 135 jours.


La sénatrice EELV, qui, au gré de ses visites, a vu les conditions de d'enfermement dans différents CRA et les conditions de vie dans les camps à Calais, s'inscrit contre cette allongement :


« le centre de rétention n'est pas une prison. Les gens quittent les CRA entre 12 à 15 jours après leur enfermement. Ça va servir à quoi de les garder 90 jours ? Et ils proposent même 135 jours… D'autant plus que les conditions de vie dans les CRA sont lamentables ».


Réduction du délai de recours


Outre l'allongement de la durée de la rétention, il est également question d'une réduction des délais de dépôt des demandes d’asile et de recours devant la Cour nationale du droit d'asile. Le délai étant ramené de 30 à 15 jours.


Pour Mme Benbassa, cette mesure fait partie d'un ensemble pour décourager les migrants : « Qui peut faire ce genre de dossier en si peu de temps. Ce sont des gens qui ne parlent pas français. Dans les zones d'attente, j'ai vu des gens demander l'asile par téléphone sans traducteur… Il faut arrêter avec ces méthodes qui vont contre les lois internationales ».


« J'espère que la commission émettra quelques réserves. Mais je ne crois pas qu'il y aura des améliorations parce que nous sommes sur la pente sécuritaire », explique la sénatrice EELV.


Les chances de voir le gouvernement reculer sur sa politique migratoire semblent bien minces.


Charly Célinain