Jeunes migrants : victimes d’un déni d’égalité ?

 Jeunes migrants : victimes d’un déni d’égalité ?


Dans le cadre du « Printemps de l'égalité » à Nanterre, la question du sort réservé aux jeunes migrants sera décryptée à l'occasion d'une grande rencontre.


Discrimination ?


A Nanterre, depuis plusieurs années, un événement relie la Journée internationale des droits des femmes (8 mars) à la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale fixée (21 mars), c'est le « Printemps de l'égalité ». Pendant cet événement, de nombreuses projections, débats, spectacles sont organisés.


Aujourd'hui (18 mars), à 19h, aura lieu une rencontre visant à pointer les nombreuses atteintes aux droits que subissent les jeunes migrants. Témoignages, dialogue avec les les organisateurs de la rencontre, les militants du MRAP et du Réseau éducation sans frontières (RESF), permettront aux citoyens de mieux cerner une réalité peu médiatisée.


Fichage


Fin janvier dernier, le décret relatif aux modalités d'évaluation des personnes se déclarant mineures et privées de la protection de leur famille et autorisant la création d'un traitement de données à caractère personnel relatif à ces personnes était publié.


Très vite, dix-neuf associations et syndicats (dont la Convention Nationale des Associations de Protection de l’Enfant ou encore le Syndicat de la Magistrature) ont saisi le Conseil d'Etat avec pour objectif d'« obtenir rapidement la suspension de ce texte et à terme, son annulation ».


Le fichier appelé « Appui à l’Évaluation de la Minorité » (AEM), pour lequel les mineurs devront livrer leur Etat civil, filiation notamment, aura une forte influence sur leur prise en charge, ou non, par l'aide sociale à l'enfance (ASE).


Stop à la rétention des mineurs


Lors de la présentation de son rapport annuel d'activité (12 mars), le Défenseur des droits s'est de nouveau positionné contre les tests osseux pour déterminer la minorité des migrants mais également contre la création d’un fichier biométrique des mineurs non accompagnés.


Il reste également ferme sur la question de l’enfermement : « Le Défenseur des droits prône également de mettre un terme définitif à la rétention administrative des mineurs en centres ou en locaux de rétention administrative, contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant ainsi qu’aux articles 3, 5 et 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme ».


Les jeunes migrants sont-ils privés de leurs droits les plus élémentaires en France aujourd'hui ? Une question que la rencontre « Les jeunes migrants : une situation de déni d'égalité » mettra, l'espace d'une soirée, sous les projecteurs.