Un accord néfaste pour les migrants afghans
L'Union européenne se dirige vers un accord qui fait craindre le pire pour les ressortissants afghans en situation irrégulière.
Accord ?
La situation des ressortissants afghans sur le territoire européen pourrait bien devenir invivable. Hier (11 juin), la Commission des affaires étrangères examinait le projet de loi autorisant la ratification par la France de l’accord de coopération entre l’Union européenne et la République islamique d’Afghanistan.
Pour les deux organismes que sont Amnesty International France et La Cimade, un tel dispositif aggraverait et fragiliserait la situation des Afghans ayant immigré illégalement en Europe puisqu'ils seraient encore plus exposés à des expulsions vers leur pays qui n'est pas « sûr ».
Renvois illégaux
En voulant absolument expulser les migrants illégaux, les Etats membres de l'UE bafoueraient la loi en renvoyant des personnes en Afghanistan. « La situation en Afghanistan est toujours aussi catastrophique pour les civils, et empêche de considérer le pays comme sûr. Dans un tel contexte, les renvois forcés d'Afghans sont illégaux et violent le principe de non refoulement, lequel interdit tout renvoi d'une personne qui l'exposerait à des violations graves de ses droits » explique Lola Schulmann, chargée de plaidoyer à Amnesty International France.
Exception ?
Pour Amnesty international et La Cimade, le gouvernement français doit prendre en considération la situation de l'Afghanistan. Ce qui n'est actuellement pas forcément le cas étant donné qu'en 2018, près de 25% des Afghans enfermés dans les centres de rétention « ont été visés par une obligation de quitter le territoire français à destination de Kaboul ».
Pour David Rohi, responsable de la rétention au niveau national à la Cimade, la problématique du renvoi des Afghans est même plus complexe : « Les renvois vers des pays européens tels que l’Allemagne ou l’Autriche font également courir de graves dangers aux personnes afghanes car ces pays procèdent à des renvois vers l’Afghanistan ».