Sauvetage en Méditerranée : ça devient compliqué

 Sauvetage en Méditerranée : ça devient compliqué

(G àD) Le directeur des opérations de l’organisation humanitaire SOS Méditerranée


Reculer pour mieux sauter ? L'Aquarius ne sera plus affrété par SOS Méditerranée, mais l'ONG ne baisse pas les bras et a les yeux rivés sur 2019.


 


Stop


« Nous refusons de rester les bras croisés sur le rivage alors que des gens continuent de mourir en mer » selon Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée. Contraint de rester à quai depuis deux mois, l'Aquarius, navire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF), s'est vu forcé de stopper définitivement ses sorties en mer.


Après 34 mois d'activité en mer Méditerranée et près de 30 000 personnes secourus, l'Aquarius ne sauvera plus personne, mais SOS Méditerranée travaille déjà sur une solution pour début 2019.


Criminalisation


Après plusieurs accusations visant à criminaliser les membres de l'équipage, l'Aquarius va devoir finalement mettre un terme à ses missions de sauvetage suite au retrait de son pavillon par le Panama :


« Sans pavillon, l’Aquarius serait contraint de rester à quai, alors qu’aux portes de l'Europe, en l'absence de tout navire de sauvetage civil en Méditerranée centrale, les morts se multiplient » expliquait SOS Méditerranée en octobre dernier.


Malgré la recherche d'un nouveau navire et d'un nouveau pavillon, l'ONG ne peut que déplorer le drame que cela représente : « Aujourd'hui, quasiment aucune opération de recherche et de sauvetage ne subsiste en mer et ce vide est pour nous le plus mortifère des échecs de l'Europe ».


Situation grave


Outre l'Aquarius, plusieurs autres ONG et associations remplissent des missions de sauvetage cependant les difficultés existent également pour certaines d'entre elles.


L'association Pilotes volontaires, travaillant au repérage des embarcations en danger depuis le ciel, a elle aussi besoin de financement pour payer les heures de vol. Ces derniers ne comptent que sur le soutien financier des citoyens, ce qui les place dans une position délicate. Mais la poursuite de leurs missions de reconnaissance est nécessaire pour Benoit Micolon, pilote de l'association :


« Continuer à tourner la tête et faire comme si il ne se passait rien n’empêchera pas les départs et donc les décès en mer. Ceci n'est pas acceptable. C'est une infamie pour laquelle nous aurons un jour des comptes à rendre ».