Orléans : 150 jeunes isolés étrangers à la rue pour la rentrée

 Orléans : 150 jeunes isolés étrangers à la rue pour la rentrée

Chantal Thabourin (2eG)


A Orléans, à quelques jours de la rentrée, 140 jeunes isolés étrangers risquent d'être remis à la rue. Les soutiens se mobilisent aujourd'hui (21 août).


Fin de prise en charge


L'annonce a été sèche. En mai dernier, le Conseil départemental du Loiret signifie, par courrier, une fin de prise en charge aux jeunes isolés étrangers ayant atteint leur 18 ans, et ce, dès le 31 août : « Donc au 31 août, 150 jeunes vont se retrouver à la rue. Nous sommes mobilisés depuis juin. Nous avons rencontré la préfecture, le conseil départemental, les services délégués par le département sur les hébergements », nous explique Chantal Thabourin membre du Réseau éducation sans frontières (RESF) et du collectif Jeunes isolés étrangers du Loiret.


Pas de solution d'hébergement


Yves, jeune originaire du Centrafrique, est directement concerné par cette fin de prise en charge. Arrivé en France il y a deux ans, il suit une formation professionnelle au lycée Château-Blanc (Loiret) et doit commencer sa première à la rentrée. Pour ce dernier, la fin de prise de charge signifie être à la rue avec toutes les difficultés que cela entraîne, notamment pour suivre sa scolarité :


« Personnellement je n'ai aucune solution, je n'ai pas de famille » nous confie-il. Si les jeunes majeurs peuvent bénéficier de l'allocation jeunes insertion Loiret (AJIL), mise en place pour les jeunes majeurs, cette aide, d'environ 420€, permet de se nourrir, d'acheter des fournitures scolaires notamment mais elle ne couvre pas l'hébergement.


Contrats jeunes majeurs


Dans le Loiret, l'AJIL est venu remplacer les contrats jeunes majeurs qui accompagnaient les jeunes et leur garantissaient un hébergement au-delà de leurs 18 ans. Pour les soutiens de ces 150 jeunes, le retour de ces contrats sont indispensables :


« Ce que nous demandons c'est que soient remises en place les aides provisoires jeunes majeurs. C'est un dispositif prévu par le code d'action sociale et des familles, qui stipulait que quand un jeune est pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance, il pouvait bénéficier de cette aide (…) Mais nous pensons que c'est la solution ». Seulement, ce dispositif n'est pas obligatoire. Si le département du Loiret a été un des premiers à le supprimer, d'autres en ont fait de même depuis.


Aide sociale et éducative


Dès aujourd'hui (21 août), les 150 jeunes et leurs soutiens se mobilisent pour demander le retour des aides provisoires jeunes majeurs : « Nous pensons que c'est la solution. Il y avait une aide éducative et sociale, même si c'était un éducateur pour 15-20 personnes. Là, il n'y a que de l'argent et ils se débrouillent » explique Chantal Thabourin.


Cette dernière poursuit : « Et comme l'hébergement n'est plus pris en charge, on demande que les services de l'Etat continuent à financer cet hébergement ». Alors que la Préfecture, donc l'Etat, et le Conseil départemental se renvoient la balle, la rentrée se profile rapidement et 150 jeunes risquent de commencer l'année scolaire à la rue.