Non à la restriction de l’Aide Médicale d’Etat
C’est une tribune signée par de grands noms de la médecine. Ils dénoncent le vote de l’amendement des sénateurs LR qui restreint l’Aide Médicale d’Etat.
Ils veulent faire entendre leur cri du cœur alors ils ont publié une tribune, il y a quelques jours, dans le journal Libération. Ils, ce sont des médecins, souvent de grands noms de la médecine française : entre autres, Professeur Alfred Spira, Académie nationale de médecine; Docteur Hakim Bécheur, Hôpital Bichat; Professeur Geneviève Chêne, CHU de Bordeaux; Professeur Pierre Corvol, Professeur honoraire au Collège de France ou encore Professeur Marc Samama, Chu Cochin-Hôtel Dieu.
Rétablir l’AME ?
« Plutôt que de restreindre leurs droits, préservons la santé de ceux que nous accueillons, pour leur bien-être et celui de tous ». Toutes et tous dénoncent, dans ce texte, le fait que, lors des débats sur la loi Asile et immigration, le Sénat a adopté à 144 voix contre 137 un article restreignant l’aide médicale d’Etat, la transformant en « aide médicale d’urgence ». Le gouvernement y est hostile, les députés LREM ont d’ailleurs l’intention de rétablir l’AME.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, elle-même a réagi en ces termes sur les réseaux sociaux : « L'amendement du Senat réservant l'AME aux soins urgents est contraire à une politique de santé publique responsable visant à soigner le plus vite possible. Il ne peut aboutir qu'à l'engorgement des urgences, augmenter le coût des soins et favoriser l'émergence de maladies contagieuses ».
311 000 bénéficiaires
Le dispositif de l’Aide Médicale d’Etat permet aux étrangers en situation irrégulière qui en font la demande d’accéder gratuitement à des soins, et ce, à condition de résider en France depuis plus de trois mois et de ne pas dépasser un certain niveau de revenus. Le nombre de bénéficiaires de l’AME est d’environ 311 000 personnes, le coût total est de 923 millions d’euros, soit 0,48% du budget de l’assurance maladie.
Chloé Juhel