Montreuil : les travailleurs sans-papiers sous pression

 Montreuil : les travailleurs sans-papiers sous pression

PIERRE ANDRIEU / AFP


Les travailleurs sans-papiers de Montreuil dénoncent un acharnement policier depuis quelques mois. « Première manifestation de riposte » ce week-end.


Acharnement


« Des policiers qui font le guet, des contrôles au faciès, des arrestations, des menaces d'expulsion… » décrivent les collectifs de travailleurs sans-papiers et syndicats qui les soutiennent. Depuis quelques mois, leur situation s'est détériorée et le lien avec un changement intervenu fin avril leur paraît évident.


Fin avril, Georges-François Leclerc, ex-préfet des Alpes-Maritimes, est devenu préfet de Seine-Saint-Denis. Sa réputation le précède, notamment avec la répression des migrants à la frontière franco-italienne ou encore l'action en justice contre Cédric Herrou pour avoir aidé des personnes migrantes. Ainsi les travailleurs sans-papiers se sentent de plus en plus ciblés à Montreuil.


Exploitation ?


Les travailleurs sans-papiers sont-ils indésirables ? Pas pour tout le monde, eux qui constituent une force de travail à moindre coût. En restauration ou encore dans les services de tri postal, ces sans-papiers sont pourtant bien salariés, mais privés de droits ils exécutent leurs tâches dans l'invisibilité la plus totale. Quand les conditions de travail deviennent insupportables, ils s'élèvent pour demander leur régularisation et faire valoir leurs droits : « Ce sont les grèves qui révèlent les scandales, comme actuellement celle de Chronopost, à Alfortville, à laquelle participent plusieurs sans-papiers résidant à Montreuil ».


Situation qui dure


L'année dernière, à la même période, un groupe de 200 migrants, qui est baladé de squats en squats entre Montreuil, Bagnolet et Les Lilas, était expulsé sans ménagement alors qu'ils attendaient leur procès qui devait avoir lieu trois semaines plus tard. Une intervention des forces de l’ordre a été sollicitée par France Habitation, la société anonyme de HLM propriétaire du bâtiment.


S'en est suivie une expulsion musclée de la part des policiers, comme en témoignait le collectif de soutien de ces migrants : « Malgré le réveil matinal, plusieurs membres du collectif étaient déjà partis travailler et ceux qui restaient ont été empêchés de récupérer les affaires et d’alerter les soutiens. Les flics alternaient des menaces d’utiliser le gaz et l’ironie sur la situation ».


Pour dénoncer le harcèlement policier et les conditions de travail déplorables auxquelles ils font face, les travailleurs migrants et leurs soutiens appellent à manifester ce samedi (3 août) à la Mairie de Montreuil.