400 migrants portés disparus dans le plus important naufrage depuis celui d’octobre 2013
Jusqu'à 400 migrants pourraient avoir disparu dans le naufrage d'une embarcation de fortune dimanche en Méditerranée, selon des survivants. Les naufragés qui ont été débarqués mardi en Italie et qui ont été interrogés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'ONG « Save the children » font état d’un drame qui pourrait être le plus grave depuis le naufrage qui avait couté la vie à plus de 350 personnes.
Nombreux mineurs parmi les candidats à la traversée
En deux jours, les garde-côtes italiens ont porté secours à 42 bateaux chargés au total de plus de 6500 migrants. Ils ont annoncé lundi avoir sauvé 144 personnes et récupéré neuf corps après le naufrage de l'une de ces embarcations. Selon l'OIM et « Save the children », ces survivants arrivés mardi matin à Reggio Calabria, à la pointe sud de l'Italie ont relaté un naufrage sans être en mesure de certifier qu'il s'agissait du naufrage évoqué par les garde-côtes.
« Selon les témoignages recueillis ces dernières heures parmi les 150 survivants débarqués à Reggio Calabria, parmi lesquels quelques mineurs, il y aurait environ 400 victimes dans ce naufrage intervenu 24 heures après le départ des côtes libyennes », a annoncé « Save the children » dans un communiqué. « Parmi les victimes se trouveraient de nombreux jeunes garçons, probablement mineurs », a ajouté l'ONG.
Selon ces premiers témoignages, il y avait entre 500 et 550 personnes à bord du bateau qui s'est retourné. « Nous sommes encore en train d'enquêter pour comprendre la dynamique du naufrage », a expliqué Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’OIM en Italie. Selon lui, les premiers éléments laissent penser que le bateau a chaviré sous l'effet du mouvement des passagers quand ils ont aperçu les secours.
8000 migrants secourus en Méditerranée depuis vendredi
5000 des 8000 migrants secourus par garde-côtes italiens depuis vendredi ont été débarqués dans les ports italiens. Parmi eux, « Save the children » a recensé environ 450 mineurs, dont 317 non accompagnés. L'organisation rapporte aussi le récit de plusieurs d'entre eux racontant être restés séquestrés et battus pendant quatre mois dans des conditions épouvantables à Tripoli, le temps que les passeurs soutirent autant d'argent que possible à leurs proches.
Originaires essentiellement d'Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, ces migrants s'efforcent de gagner l'Europe pour fuir la guerre ou la répression de régimes dictatoriaux, notamment en Syrie et en Érythrée. Le chaos régnant en Libye facilite le travail des réseaux criminels qui organisent les départs vers l’Europe.
Le naufrage de dimanche, qui pourrait être le plus important depuis celui du 3 octobre 2013 (366 morts), porte à plus de 900 le nombre de morts enregistrés par l'OIM en Méditerranée depuis le début de l'année, contre 47 pendant la même période en 2014. 2015 devrait encore battre le triste record de disparitions en mer après une année 2014 déjà historique.
Rached Cherif