Méditerranée : le Covid-19 freine les missions de sauvetage
L'Ocean Viking à quai. Le navire affrété par SOS Méditerranée pour sauver des vies en mer reprendra sa mission quand toutes les conditions de sécurité seront réunies.
Raisons sanitaires
La pandémie de Covid-19 a également des répercussions sur le sauvetage en mer des personnes exilées, qui était réalisé par les ONG européennes. Pour exemple, l'Ocean Viking, navire affrété par SOS Méditerranée, se voit contraint de rester à quai à Marseille.
Ses équipes s'affairent à obtenir des conditions de sécurité optimale à bord, pour l'équipage comme pour les naufragés. Une décision qui semble avoir poussé le partenaire médical de l'ONG dans ces missions de sauvetage depuis 2016, Médecins sans frontière (MSF), à rompre cette collaboration, début avril, à cause de « divergences sur la manière d'aborder la reprise des activités » explique SOS Méditerranée.
Encore moins de lieux de débarquement
Outre ces problèmes de sécurité à régler pour les navires de sauvetage, la crise sanitaire complique également les débarquements des personnes secourues en mer puisque, selon SOS Méditerranée, des États membres de l'Union européenne (UE) indiquent ne pas être « en mesure de fournir un lieu sûr ou d'aider au débarquement ».
« Les préoccupations de santé publique et les mesures de confinement ne devraient pas se faire au détriment des opérations de sauvetage, qui restent des obligations inscrites dans le droit maritime international de longue date », rappelle l'ONG.
Solidarité en temps de crise ?
SOS Méditerranée pointe une fois de plus le « manque de coordination et de volonté des États pour mener des opérations de sauvetage » ayant coûté la vie, mi-avril, à cinq personnes qui erraient en mer, sans secours, depuis plusieurs jours.
« Les États et les citoyens ont montré des exemples remarquables de coopération pendant la crise du COVID-19. Ils ont exprimé leur solidarité envers les membres du corps médical et fourni une assistance à ceux qui en ont besoin. Le devoir de secourir les personnes qui se noient en mer doit être rempli avec le même sens de la solidarité et des soins », déclarait Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée.
A ce jour, le seul navire qui a pu faire une mission de sauvetage dans les eaux internationales, pendant cette crise du Covid-19, est le Alan Kurdi affrété par l'ONG allemande Sea-Eye.
Après quatorze jours à attendre de se faire assigner un lieu sûr, les personnes secourues ont finalement pu être mis en quarantaine dans un navire au large de Palerme (Italie), vendredi (17 avril).
La poursuite des opérations de sauvetage pour le Alan Kurdi est loin d'être garantie étant donné que le ministre fédéral de l'Intérieur allemand appelle les ONG à stopper ces missions de secours, à cause de la crise sanitaire.
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