Les mineurs disparus : probables victimes de réseaux de prostitution et de traite

 Les mineurs disparus : probables victimes de réseaux de prostitution et de traite

Les mineurs


Esclavage ou exploitation sexuelle sont trop souvent ce qui attend les migrants mineurs non accompagnés, dont Europol estime à 10 000 ceux dont on a perdu la trace. Beaucoup ont perdu leurs accompagnateurs dans les traversées qui les ont menés jusqu’aux côtes européennes ou dans la confusion des colonnes de migrants remontants vers l’Europe du Nord et de l’Ouest.


 


Des proies pour les réseaux mafieux


Parmi le million de réfugiés qui a accosté en 2015 en Europe figurent de nombreux mineurs isolés de leurs familles. Particulièrement vulnérables, 10 000  d’entre eux manqueraient à l’appel, selon l’agence Europol. « Au départ, il s'agissait de mineurs accompagnés d'un adulte, d'une connaissance », explique le journaliste italien Luca Attanasio, qui a enquêté sur le phénomène.


Selon lui, les trafiquants et les mafias transnationales, qui sont déjà très actifs dans les pays de départ pour organiser le franchissement des frontières, ont les moyens et le savoir-faire en matière de trafic d’être humains. Le fait qu’il s’agisse d’enfants seuls les rend encore plus vulnérables face aux réseaux organisés.


 


Disparus après leur arrivée en Europe


La situation est encore plus tragique lorsque les familles décident de n’envoyer que l’un des leurs en Europe en raison du prix exorbitant demandé par les passeurs. Ces familles « s'endettent, sont réduites en esclavage, elles et leurs enfants, pour longtemps (…) Quand il s'agit en plus d'enfants mineurs, le drame est d'autant plus grand. Car ces enfants sont obligés d'entrer en contact avec des mafias, de leur confier leur voyage et d'assister voire subir des scènes d'extrême violence », explique le reporter.


C’est ce qui pourrait être arrivé à beaucoup des 10 000 enfants portés disparus après leur arrivée en Europe. « Pour beaucoup, c'est qu'ils ont déjà été interceptés ou repérés dès leur départ par les mafias ; (…) ils finissent très fréquemment par devenir dealers ou sont contraints à se prostituer dans des conditions inimaginables »


Rached Cherif


(Avec AFP)