Les migrants sous la menace du Coronavirus

 Les migrants sous la menace du Coronavirus

JOEL SAGET / AFP


Toute la France en confinement renforcé, enfin presque. Les organisations exigent des moyens pour protéger également les personnes exilées.


Droit à l'hébergement


Dès lundi (16 mars), 24 organisations et associations ont adressé un courrier aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais ainsi qu'aux maires de Calais et Grande-Synthe afin d'alerter sur la situation des personnes exilées.


Depuis, hier (17 mars), toute la France est en confinement renforcé, excepté les migrants. « Absence d'hébergement, entassement à plusieurs dans des tentes légères, expulsion quotidienne des lieux de vie, conditions sanitaires déplorables » autant de problèmes listés par les associations qui pointent un véritable danger pour les migrants eux-mêmes mais aussi pour la population.


Outre le déploiement de points d'eau et de savon, les organisations demandent « l'ouverture de plusieurs lieux d'hébergement inconditionnels, la mise en place de sites de distribution alimentaire en nombre suffisant pour limiter les regroupements d'un trop grand nombre de personnes ».


Complications


« L'application des mesures préconisées par le gouvernement va avoir pour conséquence de limiter les actions portées par nos associations qui apportent un peu de répit aux personnes exilées » expliquent les organisations signataires du courrier en précisant que laisser ces personnes livrées à elles-mêmes nous exposait « tous et toutes, à des risques accrus ».


De son côté, la Cimade, organisation d'aide aux exilés, demande la « mise en possession d’un document valant autorisation provisoire de séjour, délivré par tout moyen, aux personnes étrangères qui devaient être reçues pour déposer une première demande de titre de séjour ou une demande d’asile ».


Quelques mesures ?


Dès lundi (16 mars), la Préfecture de Police de Paris annonçait la prolongation des titres de séjour : « Afin de sécuriser la présence sur le territoire des étrangers en situation régulière, et d'éviter toute remise en cause des droits que leur confère le document de séjour qu'ils possèdent, en particulier le droit de travailler et le bénéfice des droits sociaux, la durée de validité des documents (…) qui arriveraient à échéance à compter du 16 mars sera prolongée de trois mois ».


La Cimade demande en plus que le droit de séjour soit assuré « jusqu’à la date effective de réception de chaque personne par l’administration » et demande au gouvernement de généraliser ces mesures « sur l’ensemble du territoire en métropole comme en outre-mer ».