Le milliardaire égyptien confirme son projet d’acheter une île pour les réfugiés

 Le milliardaire égyptien confirme son projet d’acheter une île pour les réfugiés

(Illustration) Joel Saget/AFP


Le milliardaire égyptien Naguib Sawiris a indiqué lundi qu'il était en négociation pour l'achat de deux îles en Grèce pour y installer des milliers de réfugiés fuyant la Syrie et d'autres zones de conflit, confirmant un projet qu’il a initié début septembre. Il propose de créer un État insulaire pour accueillir et faire travailler des migrants.


 


Un « nouveau pays »


Le richissime homme d'affaires avait proposé début septembre à la Grèce et à l'Italie de leur acheter une de leurs îles avec l'objectif d'y accueillir des migrants. « Je leur fournirai des emplois grâce à la construction de leur “nouveau pays” », avait-il indiqué sur son compte Twitter. Une expression qu’il a tenu à clarifier ensuite en précisant que ces îles pourraient rester « sous la juridiction de la Grèce ».


« J'ai identifié deux îles (…) et je suis actuellement en contact avec leurs propriétaires. Nous sommes prêts à négocier avec ces derniers à condition que le gouvernement grec donne son accord pour accueillir le plus grand nombre de réfugiés possible », a déclaré M. Sawiris, lundi, dans un communiqué sur Twitter.


Cette nouvelle annonce intervient au lendemain de l’échec de l’UE à imposer une répartition contraignante pour l’accueil de 120 000 réfugiés. L’afflux des demandeurs d’asile qui remontent par la Grèce et la Hongrie menace même l’unité européenne. Plusieurs pays de l’espace Schengen ont notamment suspendu l’application des accords du même nom en rétablissant des contrôles à leurs frontières.


 


L’ile « Aylan »


Depuis le début de l'année, plus de 430 000 personnes, notamment des Syriens, fuyant la pauvreté ou les conflits dans leur pays d'origine ont traversé la Méditerranée dans l'espoir de rejoindre l'Europe. Près de 2 800 ont péri ou disparu, selon l'Organisation internationale pour les migrations.


M. Sawiris a dit qu'il se réunirait avec des représentants du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour discuter des moyens de coopération possibles. Selon lui, une île porterait le nom d'Aylan, en référence au petit garçon syrien noyé en mer et dont le corps gisant sur une plage de sable en Turquie avait ému le monde entier.


Compte tenu des nombreuses offres de soutien que l’homme d’affaires égyptien dit avoir reçu, il propose de fonder une société au capital de 100 millions de dollars auquel les donateurs pourraient apporter des fonds en échange d’actions.


Rached Cherif