Lancement du premier Forum International de la Diversité


La salle est comble pour la première édition de ce rendez-vous organisé par le Club XXIe siècle et l’OCDE, sous le haut patronage du Président de la République. Dans le public, des entrepreneurs, des associatifs, des experts venus de différents pays pour évoquer un mot qui parfois sonne creux. Mais qui, ce matin, est incarné par le propos puissant du ministre canadien de l’Immigration.


Une grande bouffée d’air frais en ces temps mornes de politiques migratoires qui riment avec restriction et méfiance. A la tribune du siège de l’Organisation de coopération et de développement économiques à Paris, Ahmed Hussen, le ministre canadien de l’Immigration souligne le poids de l’immigration dans la croissance de son pays et la richesse, économique entre autres, que cela constitue pour lui. « Nous devons maintenir le rôle de leader du Canada dans la protection des réfugiés, parce que c’est une part importante de notre tradition », martèle le ministre.


Redynamiser le secteur de l’entrepreneuriat 


Ahmed Hussen a ensuite rappelé son parcours personnel : son départ de la Somalie à l’âge de 16 ans et son arrivé au Canada, « je me souviens ce que veut dire avoir un avenir incertain ». Puis très vite, le ministre de l’Immigration canadien explique de quelle façon « l’immigration permet de redynamiser le secteur de l’entrepreneuriat ». Depuis novembre 2017, le Canada a même décidé de ne plus penser sa politique migratoire sur une année, « mais sur un temps plus long, en l’occurrence sur 3 ans ». Un choix qui dénote la rapidité avec laquelle les gouvernements français, entre autres, enchaînent et empilent les lois et les dispositions, sans vision sur le long terme.


Citoyenneté


Ahmed Hussen a ensuite détaillé sa conception de l’immigration en rappelant notamment que son ministère est celui de l’immigration, mais aussi celui des réfugiés et de la citoyenneté : « la citoyenneté est la dernière étape d’une intégration complète ». D’ailleurs au Canada, 93% des migrants apprennent rapidement l’anglais ou le français, « parce que nous dépensons une somme substantielle d’argent pour cela », précise le ministre canadien. « Joie, fierté et honneur », conclut Haïba Ouaissi, le président du Club XXIe siècle, « plaider pour la diversité, ce n’est pas seulement plaider pour la justice. Parler de la diversité, c’est plaider pour le progrès ».


Chloé Juhel