La nécessaire évolution des foyers de travailleurs immigrés

 La nécessaire évolution des foyers de travailleurs immigrés

Un Soudanais dans sa chambre du foyer des réfugiés d’Adoma à Pouilly-en-Auxois . JEFF PACHOUD / AFP


Pour que les résidences de travailleurs immigrés ne soient plus des « foyers prisons », un rassemblement est prévu cet après-midi (5 juillet) à Paris.


Mêmes droits


Les résidents des foyers de travailleurs immigrés sont-ils considérés comme des citoyens de seconde zone ? C’est la question soulevée par plusieurs organisations , comme la coordination des délégués des foyers ou encore le COPAF (Collectif pour l’avenir des foyers). Cet après-midi, ces organisations mettent en place un rassemblement afin de réclamer le fait que les travailleurs immigrés, louant les chambres des résidences, aient les mêmes droits que les locataires dans le domicile principal privé. Ce qui est loin d’être le cas comme l’ont prouvé des événements survenus ces derniers mois.


Expulsions


Fin avril dernier, plusieurs chambres des foyers d’Adoma (gestion des habitats pour travailleurs immigrés) ont été ciblées par une ordonnance du tribunal d’instance et « inspectées pour relever tout signe d’hébergement ou d’activité dite « commerciale » non conforme au règlement intérieur » selon le COPAF. Occupants expulsés, chambres fermés, le collectif la façon d’agir d’Adoma : « Il s’agit de toute évidence de préparer des procédures d’expulsion. Là aussi, aucune mise en demeure ou avertissement écrit, aucune discussion au préalable. Adoma cherche à se débarrasser des travailleurs immigrés qui habitent ses « résidences sociales » afin de pouvoir caser d’autres publics précaires ou fragilisés qui lui posent moins de problèmes de contestation et qui génèrent plus de subventions ».


Changer


Pour le COPAF, l’ancien modèle sur lequel sont calqués les résidences de travailleurs immigrés depuis plusieurs dizaines d’années doit absolument évoluer, sortir du schéma des « foyers-prisons ».   L’un des messages du rassemblement de cet après-midi à Paris est bien la nécessité de « créer un statut de « résidence de travailleurs isolés » où les habitants bénéficieraient des mêmes droits que les locataires, du plein droit à la vie privée dans leur domicile, à la vie collective qu’ils souhaitent mener, et du même droit que les amicales de locataires pour discuter et surveiller les charges et les pratiques de gestion ».